Attentat de Nice : Les zones d’ombre

Après que nous ayons appris que la Justice avait demandé que soient effacées 24h de vidéos des caméras de surveillance, ce qui a été refusé par la ville de Nice, voici que le témoignage de la Chef du Centre de Supervision Urbain témoigne de consignes du ministère de l’Intérieur

qui exigeait qu’elle rapporte une présence de la police nationale qu’elle n’avait pas vue »

Ceci est bien l’aveu de l’impéritie gouvernementale dans l’organisation de la sécurité de la manifestation du 14 juillet. Négligence du ministère de l’Intérieur, sans doute. Mais la Ville de Nice qui cherche à tout prix à faire porter le chapeau au niveau national n’est pas net non plus :  Poids lourd circulant en centre-ville dans une citée bourrée de caméras, entrée et sortie de la Promenade insuffisamment sécurisée, bref, en plein état d’urgence des négligences incompréhensibles.

Attentat de Nice : « La police nationale était peut-être là, mais elle ne m’est pas apparue sur les vidéos

Dans le JDD de dimanche, Sandra Bertin, la policière responsable de la vidéosurveillance à Nice, accuse l’Etat. Alors que le positionnement de la police nationale sur la Promenade des Anglais le soir du 14-Juillet est au coeur d’une polémique, elle affirme dans nos colonnes avoir subi des pressions de la part du ministère de l’Intérieur.

Depuis quelques jours, la polémique enfle autour de la présence de la police nationale le soir du 14-Juillet, quand le camion fou de Mohamed Lahouaiej Bouhlel a déboulé sur la Promenade des Anglais de Nice. Jeudi, Libération dénonçait déjà dans une enquête les « failles » dans le dispositif policier et, surtout, les « mensonges » du gouvernement sur le sujet. Dimanche, dans nos colonnes, une responsable de la police municipale niçoise étaye un peu plus ces accusations.

Sandra Bertin, la cheffe du Centre de supervision urbain (CSU) de Nice, se confie en effet en exclusivité pour le JDD. Dans un long entretien à retrouver dans les kiosques, elle accuse le ministère de l’Intérieur de l’avoir mise sous pression. « J’ai été harcelée pendant une heure, on m’a ordonné de taper des positions spécifiques de la police nationale que je n’ai pas vu à l’écran », explique-t-elle ainsi.

Lire des extraits de notre interview exclusive. Pour lire l’entretien en intégralité, retrouvez le JDD en kiosques, sur iPad ou sur Internet. Découvrez également nos offres d’abonnement

Le ministère a-t-il fait pression sur la policière?

La policière explique qu’au lendemain du drame, elle a été mise en relation avec « un représentant » du cabinet du ministère de l’Intérieur qui lui a demandé « un compte-rendu signalant les points de présence de la police municipale, les barrières ». Il lui a également été instamment demandé « de bien préciser que l’on voyait aussi la police nationale sur deux points dans le dispositif de sécurité ». Or, la responsable assure, après visionnage des images, n’avoir pas vu d’agents aux endroits indiqués : « La police nationale était peut-être là, mais elle ne m’est pas apparue sur les vidéos. »

La présence de policiers nationaux à l’entrée de la zone piétonne par laquelle s’est engouffré le camion du terroriste est au centre d’une vive polémique, dans laquelle l’opposition, notamment portée par l’ex-édile LR de Nice – encore très actif pour la ville – Christian Estrosi, demande la démission de Bernard Cazeneuve. Le ministre de l’Intérieur a en effet affirmé dans un communiqué publié le 16 juillet que la police nationale était bien présente aux « points les plus sensibles » du périmètre de sécurité entourant la Promenade des Anglais.

Une version que le ministre de l’Intérieur a maintenu dans sa réponse à Libération jeudi dans un communiqué : « Le dispositif mis en place le 14 juillet était, pour ce qui concerne la police nationale, conforme en tous points aux réunions préparatoires. » Désormais, le ministère va devoir répondre aux accusations de Sandra Bertin.

Gaël Vaillant – leJDD.fr

Source de l’image : Reuters – ibid

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