A lire : Le communiqué du Syndicat de la Magistrature

Peut-être est-il salutaire de savoir ce que signifie exactement la loi sur l’état d’urgence, avant que de suivre les discours va-t-en guerre et fermer les yeux sur les initiatives du pouvoir sous le prétexte de notre sécurité.  Cela a été dit par plusieurs spécialistes y compris sur les plateaux télé : l’état d’urgence dans le contexte actuel est plus un symbole qu’un outil efficace.

L’efficacité politique, par contre est réelle :

  • contrôle général de la population avec son consentement pathétique  (1),
  • rassemblement sous la houlette d’un seul berger (cf les discours de la pseudo opposition complice applaudissant Vals, hier à l’Assemblée),
  • pensée et discours unique sous peine de toutes les ostracisations, voire rétorsions,
  • muselage des oppositions par interdiction de manifester : les ZAD vont pouvoir être investies par les prédateurs en toute tranquillité, etc etc…

D’un pouvoir autoritaire qui de Bruxelles à Paris nous gouverne à coup d’ordonnances et ne nous consulte jamais, nous glissons vers une dictature masquée par la situation de crise. (Schéma classique déjà largement utilisé dans le passé).

Les outils de l’absolutisme dans les mains de l’équipe actuelle, constituée, nous l’avons maintes fois démontré par de grand démocrates, de Hollande à Belkacem en passant par Vals Macron et consort, ça me parcourt de frissons réels d’inquiétude…

Prenons garde de garder la tête froide. Nous pourrions bien vite nous réveiller avec une sacré gueule de bois pour avoir oublié, négligé, ou carrément mis de côté volontairement pour des pseudo-raisons  les principes fondateurs de notre société :

LIBERTE  EGALITE  FRATERNITE

Comme le rappelle très bien le communiqué ci-dessous : « Un État de droit n’est pas un État impuissant » ainsi qu’on essaye de nous le faire penser.

Galadriel

Attentats : Le communiqué du Syndicat de la Magistrature

L’état d’urgence est un régime d’atteinte à nos libertés. Des circonstances graves mettant en cause la sécurité des personnes, quelles que soient les responsabilités, sont un fait objectif qui appelle une restriction momentanée de l’exercice de ces libertés. Tout le monde le comprend. Mais, un équilibre strict doit être respecté, car la force des sociétés démocratiques est de se régir par loi, dans le respect des principes du droit. C’est là la vraie condition de leur force.
Voici le communiqué du Syndicat de la Magistrature publié ce 16 novembre, dont la rédaction me parait excellente de mesure et pour sa détermination à des défendre une société de libertés.
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Vendredi soir, des attentats meurtriers ont touché la France en plein cœur, faisant plus de cent vingt morts et plusieurs centaines de blessés dans une salle de concert, des bars ou dans la rue.
Le Syndicat de la magistrature apporte son entier soutien et exprime toute sa solidarité aux victimes et à leurs proches, ainsi qu’aux nombreux professionnels mobilisés, chacun dans leur domaine, après ces attentats.
Ces actes criminels d’une brutalité absolue appellent évidemment la réunion de moyens d’envergure pour en rechercher et punir les auteurs et, autant qu’il est possible, anticiper et prévenir leur commission.
Mais les mesures tant judiciaires qu’administratives qui seront prises ne feront qu’ajouter le mal au mal si elles s’écartent de nos principes démocratiques. C’est pourquoi le discours martial repris par l’exécutif et sa déclinaison juridique dans l’état d’urgence, décrété sur la base de la loi du 3 avril 1955, ne peuvent qu’inquiéter.
L’état d’urgence modifie dangereusement la nature et l’étendue des pouvoirs de police des autorités administratives. Des interdictions et des restrictions aux libertés individuelles et collectives habituellement encadrées, examinées et justifiées une à une deviennent possibles par principe, sans autre motivation que celle, générale, de l’état d’urgence. Des perquisitions peuvent être ordonnées par l’autorité préfectorale, sans établir de lien avec une infraction pénale et sans contrôle de l’autorité judiciaire, qui en sera seulement informée. Il en va de même des assignations à résidence décidées dans ce cadre flou du risque de trouble à l’ordre public. Quant au contrôle du juge administratif, il est réduit à peau de chagrin.
La France a tout à perdre à cette suspension – même temporaire – de l’Etat de droit.
Lutter contre le terrorisme, c’est d’abord protéger nos libertés et nos institutions démocratiques en refusant de céder à la peur et à la spirale guerrière. Et rappeler que l’Etat de droit n’est pas l’État impuissant.

Source : http://precocitemissaest.blogspot.fr/2015/11/alerte-loi-sur-letat-durgence.html

Merci Chavaquiah

(1) Hier : Image du jour à la Une du Dauphiné Libéré :

68% des lecteurs favorables à une restriction des libertés

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