Démantèlement : Notre Sécu aussi…

Le Gouvernement Mondial s’apprête à enterrer le système de Sécurité Sociale français

Nicole Delépine Pédiatre et Cancérologue de renom dénonce la loi Touraine en préparation par le gouvernement.

Ce nouveau plan concernant la santé va parachever l’œuvre de ses prédécesseurs dans la privatisation totale de la sécurité sociale et la mise sous tutelle de tous les médecins face aux laboratoires pharmaceutiques qui exerceront un contrôle encore plus important sur les prescriptions et le travail des médecins.

http://www.choix-realite.org/7969/le-gouvernement-mondial-sapprete-a-enterrer-le-systeme-de-securite-sociale-francais

Aller plus loin :

Étatisation et privatisation par Nathalie Gamiochipi Secrétaire générale de la fédération CGT santé, action sociale

Oui, depuis les années 1980, toutes les réformes s’inscrivent dans un double mouvement d’étatisation et de privation. Le premier, en écartant les citoyens de tout débat ; le second, en privatisant les actions de protection sociale, financièrement. Nous attendions un virage à gauche, et le pacte de responsabilité, la loi de finances rectificative de juillet 2014, le PLFSS 2015 et la future loi santé achèvent ce long travail de déconstruction.

Au niveau du financement, les cotisations sociales se sont considérablement réduites et, parallèlement, la participation privée des ménages s’est accrue. Depuis 1980, les prélèvements des entreprises sont passés de 33 % à 4,68 %. Ce changement n’est pas neutre, c’est bel et bien un choix politique qui vise à soustraire les entreprises de leurs obligations sociales pour augmenter la rémunération de leurs dirigeants et actionnaires, et renvoyer à la sphère privée la prise en charge individuelle des risques de la vie. La politique de restriction des dépenses publiques est une aberration économique et sociale. En France, 37 % des revenus des ménages sont socialisés. L’OIT rappelait encore dernièrement qu’en les diminuant, on se prive d’un instrument de relance de l’économie qui a besoin de travailleurs en bonne santé, suffisamment instruits et d’une population suffisamment jeune.

Au niveau du désengagement de l’assurance maladie, qui ne rembourse plus qu’à hauteur de 53 % en moyenne les soins courants (hors affection de longue durée et hospitalisation) et à 4 % l’optique, les prothèses… faisant ainsi la part belle aux complémentaires santé. L’ANI de sécurisation de l’emploi est venu consolider et accélérer ce processus, et aggraver les inégalités d’accès aux soins. Les cadeaux fiscaux dont bénéficient les complémentaires, soit 6,8 milliards d’euros, ne sont ni plus ni moins des moyens que l’on retire aux services publics et à la Sécurité sociale pour une couverture inégalitaire, coûteuse, où les compagnies d’assurances sont souvent en arrière-plan. C’est un marché très juteux : en témoigne l’annonce toute récente du positionnement du géant de l’ameublement Ikea sur ce terrain.

Reconquérir la Sécurité sociale devient une urgence, il faut reprendre la part laissée au fil du temps aux complémentaires, ce qui permettrait d’offrir à tous une couverture des soins de santé à 100 % beaucoup moins coûteuse pour les assurés sociaux, tout en gardant un moyen de régulation du système de santé par le conventionnement des professionnels autour de tarifs opposables, donc identiques partout et pour tous.

Au niveau du système de santé, la loi HPST a supprimé du Code de la santé le terme de « service public de santé » ; la future loi santé le rétablit, mais en permettant à tous de pouvoir y prétendre. Les établissements publics sont surendettés et n’ont plus aucune marge : ils ne peuvent plus qu’intervenir sur la masse salariale et l’activité. Les organisations du travail issues de l’industrie productiviste sont totalement inadaptées à des établissements au service de l’humain ; les salariés empêchés de bien travailler sont en souffrance ; les patients ou résidants, de moins en moins bien pris en charge. L’orientation des patients vers les professionnels de santé libéraux et les cliniques privées a pour objectif premier la réduction de la part de prise en charge par la Sécurité sociale. Les soins à l’hôpital sont financés par la Sécu à 90,7 %, l’ambulatoire à 62,5 %. La loi santé n’a pas pour but de faire faire des économies ni aux patients ni à la Sécurité sociale, car contrairement à la campagne menée par l’hospitalisation privée commerciale, quand on agglomère toutes les dépenses, le service public n’est ni plus cher ni moins cher, mais le personnel y est souvent mieux formé et les patients tous acceptés, quelle que soit leur situation sociale. En 2014, pour la première fois, l’enveloppe budgétaire de l’hôpital est inférieure à celle des soins de ville, où le dépassement d’honoraires et les déserts médicaux ne cessent de s’étendre. Ce sont des milliers de suppressions d’emplois que le gouvernement projette dans les hôpitaux, les structures médico-sociales et sociales. Le 16 octobre, jour de l’ouverture des débats parlementaires sur le PLFSS, la CGT appelle l’ensemble des salariés à se mobiliser.

Source :

http://www.humanite.fr/le-gouvernement-prepare-t-il-le-demantelement-de-la-secu-554470

Transmis par Marie

Image à la Une : http://comite-pour-une-nouvelle-resistance.over-blog.com/tag/sante/

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