Plutôt décroître que mourir ?

Et si l’acceptation de la décroissance était notre seule option de survie ? Et si c’était le meilleur outil de résistance que nous ayons individuellement et collectivement à cette mondialisation économique destructrice de planète et de liberté ?

« Le soit disant “développement durable” est une illusion car il fait aussi appel de façon toujours croissante aux métaux et minéraux non renouvelables y compris aux terres rares. (…) Tant que notre système économique demandera une croissance infinie aucune réforme ne sera possible. »

« Le graal de tous les hommes politiques c’est la croissance, la croissance, la croissance. Mais la croissance obéit à une loi terrible qui est la loi exponentielle. Une croissance de 3% par an, qui serait le rêve de nos dirigeants, si elle est soutenue pendant 25 ans, elle produit un doublement de nos dépenses économiques. Et la terre est finie, nos ressources sont finies. »

Serge Haroche, prix Nobel de physique, France info, 13 avril 2014.

 




« La course permanente à l’innovation qui implique de relever de multiples défis technologiques, de la biologie de synthèse aux nanotechnologies (on peut rajouter autre chose…), conduit inévitablement à l’épuisement des ressources et à la pollution. Parallèlement, nous sommes confrontés à la solitude au travail dans l’oubli du sens des métiers et dans l’automatisation normalisée des gestes. Nous nous épuisons également. (…) L’innovation, devenue ces derniers temps “innovation permanente”, c’est donc toujours, dans un cas comme dans l’autre, du plus à consommer et à produire. »



« Le problème de l’idéologie de Progrès, qui est née au milieu du XIXème siècle, c’est qu’elle enfermait l’avenir, qu’elle bloquait toutes les alternatives. »

L’historien François Jarrige, chroniqueur à La Décroissance, était présent le 28 février 2014 sur la plateau de l’émission Ce soir ou jamais sur France 2. François Jarrige vient de publier Technocritiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences aux éditions La Découverte.

« En premier lieu, il faut prendre à bras le corps la question de la décroissance, même s’il s’agit d’une notion taboue politiquement, difficile à promouvoir. Pourtant, chacun sait aujourd’hui qu’elle est incontournable – dans un monde fini, on ne peut compter sur l’accroissement de la taille du gâteau – et qu’elle n’a de sens que couplée avec une redistribution des richesses. Le défi est alors de convaincre à la fois les Etats et les personnes, ce qui exige des institutions, des régulations et des mobilisations se situant à des niveaux différents. »

Marie Duru-Bellat, professeure de sociologie à Sciences Po-Paris, Observatoire des inégalités, 27 février 2014.

« Progrès, que ton nom soit sanctifié »




Par Pierre Thiesset, éditeur et journaliste, à lire dans le numéro de décembre de La Décroissance (105) :« Le 23 novembre 2013, dans le temple du Cnit (Centre des nouvelles industries et technologies), le Parti socialiste réunit quelques dizaines de dévots pour réactiver la foi dans le Progrès face aux idéologies du déclin. Voici une petite sélection des lieux communs déversés par ces perroquets interchangeables, idolâtres de la Croissance, de l’Innovation, de la Recherche, de la Compétitivité, de la Science et de la Technique. Un seul mot d’ordre : mobilisation générale pour le PIB. Une rhétorique qui se prétend à la pointe de la modernité, mais que Bernard Charbonneau démontait déjà dans son livre Le Changement »

>"</p

« Si nous voulons éviter cette sorte de carnage que nous recontrerons si nous atteignons les niveaux d’émission prévus par la science, la réduction du carbone doit être conduite soigneusement vers ce que Anderson et Bows décrivent comme une “ immédiate et radicale décroissance aux Etats-Unis, en Europe et autres nations bien-portantes.” »

NewStatesman, 29-10-2013. Kevin Anderson est le responsable du Tyndall Center, en Grande-Bretagne, un des principaux centres de recherche sur le climat.

« Le modèle actuel est insoutenable. C’est pourquoi il nous faut bien réfléchir autrement. Je plaide pour une décroissance sélective qui repose sur le fait de s’interroger sur nos véritables besoins. Promouvoir une forme de “tempérance solidaire” peut devenir un moyen pour un projet de société passionnant, pour mieux vivre ensemble. »

Cécile Renouard, économiste, auteur de Éthique et entreprise, pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire, (éditions de l’Atelier, 2013) , La Croix, 21 novembre 2013.

« Il faut vite abandonner le dogme de la croissance »

Pierre Rabhi, France Info, 14 octobre 2013.

« Nous pensons que notre manière actuelle de vivre est normale, bien qu’elle soit en fait une aberration dans l’histoire humaine. »

Joseph Tainter, auteur de L’Effondrement des sociétés complexes, (éditions Le Retour aux sources, 2013), La Décroissance n°103, octobre 2013. En kiosque




SUITE DE L’ARTICLE SUR : http://www.decroissance.org/
 

Commentaires sont clos