Conflit Otan-Russie : La Transnistrie objet de tous les regards

D’après les médias, l’Otan et ses alliés s’inquiéteraient de l’annexion par la Russie de la Transnistrie. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais lorsque j’ai entendu ce nom, je me suis demandé à quoi ça correspondait . Pour vous aider aussi  à comprendre, voici les grandes lignes de ce que j’ai trouvé pour vous sur le net.

HISTOIRE :

La Transnistrie (« Transnistrie » est le nom roumain : le nom officiel est « République moldave du Dniestr« ), où les russophones sont majoritaires, est de droit une région autonome de la Moldavie, mais de fait c’est une enclave russe entre la Moldavie et l’Ukraine, qui perdure grâce au soutien militaire (mille hommes de la XIVe armée russe), économique et financier de la Russie.

République autoproclamée qui a sa propre constitution, son drapeau, son hymne, son président, sa capitale, son parlement, son gouvernement, son armée, sa monnaie et qui utilise l’alphabet cyrillique, elle n’est officiellement reconnue par aucun pays de la communauté internationale, pas même la Russie.

La présence militaire russe assure néanmoins un statu quo qui bloque les communications entre la Transnistrie et la Moldavie, mais les ouvre du côté ukrainien.

Les origines de cette situation remontent à la fragmentation de l’URSS. Comme en Géorgie avec les Abkhazes et les Ossètes, les forces politiques pro-soviétiques présentent une éventuelle Moldavie indépendante (ou réunie à la Roumanie) comme une menace pour les minoritésN 18, ce qui suscite l’inquiétude des Russes, Ukrainiens et Gagaouzes du pays face à la volonté moldave de sortir du giron soviétique.

De ce fait, les russophones de Transnistrie, localement majoritaires, réclament le maintien de leur région au sein de l’URSS ou de la Russie, à l’instar de l’exclave de Kaliningrad. Mais, devant la dissolution de l’URSS, la population de Transnistrie se prononce, lors d’un « référendum » organisé en 1991, pour l’indépendance pure et simple de son territoire.

En 1992, la République moldave du Dniestr est proclamée. Rapidement, des violences éclatent entre les troupes moldaves et les milices russophones de Transnistrie, ces dernières étaient alors appuyées par la XIVe armée russe qui était stationnée en permanence sur le territoire N 19.

La guerre aboutit à un accord entre la Moldavie et la Russie : cette dernière cesserait d’appuyer la Transnistrie à condition que celle-ci bénéficie d’un statut politique privilégié de région autonome dans le cadre de la République de Moldavie. En échange, la Moldavie s’engage à ne plus revendiquer son identité roumaine, à ne pas demander son rattachement à la Roumanie ou, dans ce cas, à accorder le droit à l’autodétermination à la Transnistrie. Une force trilatérale de la mission PFK de maintien de la paix de la CEI (894 soldats russophones dont 402 russes et 492 transnistriens, 355 soldats moldaves et 10 observateurs militaires ukrainiens61) fut alors déployée le 29 juillet 1992 à la frontière moldo-transnistrienne.

La Russie y entretient en garnison 1 500 soldats de la XIVe armée sur la demande du gouvernement transnistrien : ils sont chargés de défendre les entrepôts de munitions ex-soviétiques62,48.

En 2003, les pressions de la Russie aboutissent à la fédéralisation de la Moldavie « garantie » par Kiev et Moscou, la Moldavie restant bilingue russe-moldave, ne revendiquant plus sa roumanophonie et liée à la Russie par des accords bilatéraux63.

Cependant, ce plan, conservant trop ouvertement la Moldavie dans la sphère d’influence russe, a déterminé les Ukrainiens à proposer leur propre plan : celui-ci propose d’accorder à la Transnistrie le statut de « république autonome » dans le cadre de la République de Moldavie (à l’instar de la Crimée) et accepte comme garants les États-Unis et l’UE. Quant à la Moldavie, son parlement à majorité communiste a adopté en 2005 une loi qui accorde à la Transnistrie une large autonomie mais exclut tout garant extérieur.

En 2006, la Transnistrie a annoncé vouloir tenir un nouveau référendum sur son indépendance, supervisé par des observateurs internationaux64. Elle a aussi demandé à la Russie et l’Ukraine de la reconnaitre officiellement. Dans ce contexte, un nouveau référendum d’autodétermination, soutenu par la Russie et l’Ukraine et accepté par les différentes forces en présence a été organisé en 2006 en Transnistrie.

Il a mobilisé 78,6 % des votants, qui ont approuvé à 97,1 % le rattachement à la Russie ; ce référendum a été entrepris dans le cadre de la CEI.

En 2007, la Moldavie a invité l’ONU à remplacer les forces russes de maintien de la paix présentes en Transnistrie par des observateurs civils. « Nous sommes inquiets face aux tensions qui perdurent dans la zone de sécurité (en Transnistrie), ce qui constitue une grave violation des droits civils fondamentaux. L’imperfection du mécanisme de paix existant nécessite sa transformation en mission civile multinationale jouissant d’un mandat international »65.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Transnistrie

AUJOURD’HUI :

Ce qu’en dit la Voix de la Russie :

La Transnistrie souhaite également son rattachement à la Russie

http://french.ruvr.ru/news/2014_03_18/La-Transnistrie-souhaite-le-rattachement-a-la-Russie-dans-la-foulee-de-la-Crimee-8048/

Ce qu’en disent l’Europe et l’Otan :

L’OTAN soupçonne la Russie de vouloir recourir à nouveau en Transnistrie, région séparatiste de Moldavie, à la tactique mise en oeuvre en Crimée consistant à organiser des manœuvres militaires pour préparer de rapides incursions transfrontalières.

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20140323trib000821364/poutine-apres-la-crimee-la-transnistrie-en-moldavie-.html

Et si vous avez du temps, une excellente analyse, (à mon avis) de la situation Ukrainienne :

Géopolitique du conflit ukrainien : le dessous des cartes

http://www.palestine-solidarite.org/analyses.le-saqr.260214.htm