Vers une nouvelle ZAD ?

Il est des situations récurrentes dans notre pays. Une d’entre-elles revient régulièrement dans le paysage, c’est l’opposition entre le développement économique et l’impact environnemental de ce même développement.

Tout le monde a en tête, la situation à Notre-Dame des Landes ou à propos de la Forêt de Troncay en Bourgogne. Nous sommes peut-être en face d’un cas similaire avec les projets qui concernent une carrière aujourd’hui à l’arrêt à Bédeilhac en Ariège, commune située dans le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises. Commune sur laquelle se trouve un site touristique important avec une grotte préhistorique et également le chemin du Col de Port, prisé des cyclotouristes et des motards de tous bords.

 

Dans un pays rural où l’économie n’est pas particulièrement florissante, on peut s’inquiéter que la donne écologique et la vie des riverains soit encore une fois la cinquième roue du carrosse. Sans faire de procès d’intention puisqu’il ne s’agit encore que de projets, il demeure toutefois de rester vigilants face à des intérêts privés et politiques pas toujours en adéquation avec l’intérêt local à plus long terme. Une première réunion publique à l’initiative du collectif aura lieu le 9 Février à 15H à Aynat (09).

vous trouverez ci-dessous un état des lieux, disponible via le journal la Dépêche ou encore sur le site du collectif crée à l’occasion :

Des opposants (1) au projet de carrière de Bédeilhac-et-Aynat viennent d’adresser une lettre ouverte au président du parc naturel régional, André Rouch, où ils listent méthodiquement les conséquences négatives de ce projet. Ils font également état du refus des mesures compensatoires proposées par Denjean Ariège Granulats : la création d’un chantier de fouilles sur le site de Montorgueil et l’ouverture de pâturages sur les anciennes carrières de gypse d’Aynat.

Les nuisances, ces opposants au projet en font le panel le plus large. Ils notent tout d’abord que le projet de carrière «contrevient gravement à plusieurs orientations et mesures» exposées dans la notice de la charte du PNR», notamment l’article 7.1, qui concerne la préservation des paysages : «L’entreprise Denjean demande une autorisation pour 350 000 tonnes par an pendant trente ans, soit une extraction totale de 10,5 millions de tonnes ; cela se traduira par un “trou” sur le Calamès de 185 mètres de haut, de 200 mètres de profondeur et 100 mètres de large. L’éminence du Calamès en aura pris un sérieux coup».

Loïc et Bernard Defaut insistent également sur les rotations de camions auxquelles il faut se préparer : «le passage d’un camion toutes les six ou sept minutes». Ils rappellent que, «pendant les quarante années où l’entreprise Cuminetti a tourné à pleins régimes (l’autorisation avait été donnée pour 49 000 tonnes par an) les nuisances pour les habitants étaient extrêmes, voire insupportables : bruit du concassage (…), vibrations provoquées par le concassage et les tirs de mines, encombrement par le camionnage sur la route de Tarascon, plaie paysagère béante». Enfin, ces deux opposants expliquent que les mesures compensatoires proposées par Denjean Ariège Granulats ont été rejetées. La création d’un chantier de fouilles a été qualifiée d’ «hors sujet» par le conseil d’administration de l’APCT, à l’unanimité, lors d’une réunion tenue le 25 janvier dernier. Quant au projet de pâturage, Loïc Defaut indique que le site est classé comme dangereux, et interdit au public, depuis 199 : «l’étude de faisabilité programmée devra impérativement montrer qu’il n’y a plus de danger à faire pacager ce lieu». Loïc et Bernard Defaut invitent à la mobilisation, sans attendre que soit lancée l’enquête publique et demandent au président du PNR de rendre un avis défavorable sur ce projet.

(1) Il s’agit de Bernard Defaut, conseiller scientifique à l’Association Patrimoine Culture et Tradition et de son fils Loïc, éleveur, tous deux membres du conseil d’administration de cette structure, mais qui interviennent en leur nom propre dans ce dossier, sans engager l’association elle-même.

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