Conquête spatiale : Mille candidats au projet Mars One

Coût estimé du projet : 150 à 200 milliards d’euros. De quoi guérir bien des problèmes de notre planète Terre. Voilà bien la mentalité de cette humanité barbare. On casse tout et on se casse ailleurs…. Pas beaucoup de progrès depuis les Huns !

La société hollandaise Mars One a annoncé avoir retenu 1058 candidatures pour créer la première colonie sur Mars. Ce projet a attiré plus de 200 000 personnes ; à l'issue d'une nouvelle sélection, ils seront 24 à prendre la route pour l'espace en 2025, sans garantie de retour.Originaires de 107 pays, les postulants se situent pour la plupart dans la tranche d'âge de 25 à 35 ans. 586 sont des hommes, 472 des femmes. Avec 297 préselectionnés, les Etats-Unis sont le pays plus représenté devant le Canada (75), l'Inde (62) et la Russie (52). La France compte, elle, 22 candidats en lice. Le coût de cette expédition, chiffré à 6 milliards de dollars, devrait être financé, d'après la direction, au moyen d'une exploitation médiatique de l'évènement. Le schéma est simple : faire de cette aventure le sujet d'une émission de télé-réalité, au cours de laquelle le public aurait tout loisir d'interagir avec les voyageurs.

Dessin : Mixe&Remix

L’invraisemblable projet Mars One d’une installation définitive de volontaires sur la planète Mars se poursuit. Les candidats se bousculent : un millier d’entre eux viennent d’être sélectionnés, dont 22 Français.

Des unités de vie du projet Mars One, installées par des missions robotisées. C'est là que veulent vivre les candidats à cette exploration humaine. © Mars One

Un aller simple pour Mars. La certitude de ne jamais revoir la Terre ni le reste de l’humanité, mais l’espoir de faire progresser les connaissances humaines et d’entrer dans les livres d’histoire. Ce sacrifice suprême a séduit des milliers de personnes qui se sont inscrites au projet Mars One du Néerlandais Bas Lansdorp. Close en août 2013, la première vague de sélection a enregistré 202.586 candidats venus de 140 pays. Sur dossier, les organisateurs de Mars One en ont finalement retenu 1.058 selon le communiqué de Mars One.

Cet aller simple vers la Planète rouge est conçu en plusieurs étapes, avec un premier lancement d’essai en 2018 qui comprend la mise en orbite d’un satellite de communication, puis l’atterrissage d’un rover en 2020 et celui de plusieurs unités de vie entre 2022 et 2023. Avec ce calendrier (retardé par rapport aux idées initiales), un premier équipage de quatre personnes quittera la Terre en 2024 pour s’installer sur sa nouvelle planète en 2025. De nouveaux migrants suivront tous les deux ans.

Le financement, privé, s’appuie sur des sponsors et sur des émissions payantes de « téléréalité » qui montreront la colonie vivre et explorer. Quant au moyen de parvenir jusque sur Mars, les organisateurs disent s’appuyer sur SpaceX. L’entreprise d’Elon Musk, déjà capable de mettre en orbite des satellites géostationnaires avec son lanceur Falcon 9, ravitaille la Station spatiale internationale avec sa capsule Dragon et a déjà exposé un projet de mission humaine vers Mars. Du côté des scientifiques, le physicien néerlandais Gerard ‘t Hooft est toujours un fan et fait la promotion du projet.

Atterrissage d'un module sur mars en février 2023. Selon l'agenda de Mars One, six de ces engins, automatiques, tous lancés en 2022, se poseraient les uns à côté des autres. Deux seraient des lieux de vie, deux serviraient de stockage pour l'approvisionnement en eau et nourriture et deux contiendraient des équipements pour les colons.
Atterrissage d’un module sur mars en février 2023. Selon l’agenda de Mars One, six de ces engins, automatiques, tous lancés en 2022, se poseraient les uns à côté des autres. Deux seraient des lieux de vie, deux serviraient de stockage pour l’approvisionnement en eau et nourriture et deux contiendraient des équipements pour les colons. © Mars One

Consacrer sa vie à l’exploration de Mars

Jean-François Clervoy, astronaute à l’Esa, est lui bien plus sceptique. S’il se dit prêt à participer à une mission sur Mars, ce ne serait certainement pas pour ne pas en revenir. « L’idée d’un aller simple ne me paraît pas saine, expliquait-il à Futura-Sciences. Les premiers à aller sur Mars seront des envoyés de l’humanité et il sera très important qu’ils reviennent pour témoigner de ce qu’ils auront vécu. Ce ne doit pas être des gens qui voudraient quitter définitivement notre société… » Pour lui, une telle mission doit être confiée à des professionnels. « Ce serait malhonnête de laisser partir un équipage qui ne serait pas expert de son propre vaisseau et de la gestion des pannes, car leurs chances de s’en sortir en cas d’anomalie seraient très réduites. »

Les volontaires sont d’un autre avis. Parmi le millier de candidats sélectionnés figure une journaliste et blogueuse française, Florence Porcel, également chroniqueuse à l’émission La tête au carré sur France Inter. Sur un blog dédié à Mars One, elle détaille les raisons qui la poussent à adhérer à ce projet sans retour et répond aux questions qui lui sont souvent posées. « Non, ce n’est pas une mission suicide, explique-t-elle. La vie elle-même est une mission suicide. » Selon elle, en substance, il ne s’agit pas d’aller mourir sur Mars, mais d’aller y vivre.

Les défis techniques et financiers sont encore légion et cet héroïque projet a des obstacles devant lui. Mais il démontre que Mars et l’exploration d’autres mondes font rêver les humains.

SOURCE : Futura Science

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