SOS abeilles en détresse en Europe : la fin du monde telle que l’imaginait Einstein approche-t-elle ?

Albert Einstein, peut-être le scientifique le plus célèbre et le plus respecté de notre Histoire récente, prédisait la fin de l’humanité quelques années seulement après la disparition des abeilles. Mauvaise nouvelle, selon une étude publiée sur le très sérieux site scientifique Plosone.org, l’Europe connaitraît un déficit de 7 milliards d’abeilles.

7 milliards d’abeilles, soit plus de 120 millions de ruches : voilà le déficit que connait actuellement l’Europe selon une étude publié le 8 janvier 2014. A ce constat alarmant, si l’on en croit les prédictions d’Albert Einstein, s’ajoute une augmentation de 300%, depuis 1961, des terres cultivées nécessitant la pollinisation des abeilles. Ainsi, seul un quart de la demande peut aujourd’hui être satisfaite…
Comment la disparition des abeilles impacte-t-elle la vie humaine ? Quel est le processus qui pourrait amener la société à être en danger à cause de ce déficit ?

Benoît Gilles : Les besoins agricoles de l’Europe n’ont jamais été aussi important, hors, la quantité de ruches et d’abeilles domestiques indispensables à la fertilisation de la plupart des cultures maraîchères sont en déclins depuis plus années. Il existe donc un déficit, estimé à 7 milliards d’abeilles, qui provoque des conséquences multiples.

Tout d’abord, les conséquences sont économiques. En effet, 80% des espèces végétales et notamment cultivées par l’homme dépendent directement d’une fertilisation mécanique réalisée par les abeilles domestiques. La baisse des effectifs va se répercuter sur les rendements des cultures fruitières et légumières. Il a été estimé que le déficit en abeilles se situait proche des 35%, ce serait donc 35% des rendements et des chiffres d’affaires des exploitations et de cette filière qui pourraient être affectés dans les prochaines années.

Cela peut se répercuter en terme d’emplois, baisse de la diversité d’espèces cultivées, mais aussi en terme de coûts des produits alimentaires. Donc la disparition des abeilles peut entraîner une diminution des ressources alimentaires et une augmentation de leur coût.

Ensuite, la conséquence est écologique. La plupart des plantes à fleurs doivent leur reproduction à la fertilisation par les abeilles. Leur diminution et leur disparition va entraîner une baisse de fertilité et de renouvellement des espèces végétales et donc une perturbation importante de la biodiversité et des équilibres écologique, mais aussi une baisse de taux de brassage génétique indispensable à la diversité génétique qui permet l’adaptation aux changements environnementaux (résistances aux pathogènes par exemple). Les abeilles assurent la survie de milliers d’espèces animales tout au long de la chaine trophique (chaine alimentaire), effet domino sur l’écosystème (disparition d’autres espèces….etc). La pollinisation se fera toujours grâce à d’autres espèces d’insectes (Bourdons, papillons, abeilles solitaires, mouches…) mais leur efficacité et leur nombre restent insuffisant pour satisfaire la demande.

Quelle ampleur a déjà et pourrait avoir la disparition des abeilles sur l’approvisionnement alimentaire ? Sommes-nous menacé à aussi court terme que le prédisait supposément Einstein ?

L’homme aura toujours de quoi se nourrir car les plantes oléagineuses cultivées comme les céréales (mais, blé, riz…) ne dépendent pas de pollinisation mécanique par les insectes mais par l’action du vent. Cependant, la quantité et la diversité alimentaire seront diminuées, d’où une augmentation des coûts et un accès aux ressources plus difficiles des populations les plus pauvres.

La vie sur Terre n’est pas menacée par cette disparition, mais les perturbations seront suffisamment importantes sur la biodiversité et les activités humaines pour provoquer d’importants bouleversements écologiques, économiques, sociologiques…

Existe-t-il aujourd’hui des initiatives pour protéger les ruches européennes ? Est-il possible de récréer ce cheptel ? A quelle vitesse et comment ?

La plupart des pays mettent en place des politiques qui vont dans ce sens : baisse d’utilisation d’insecticides, herbicides… mais cela ne suffit pas. Il s’agit de tendre vers une pratique agricole plus « agro-écologique », au détriment d’une agriculture intensive (éviter de nuire à la biodiversité, notamment aux pollinisateurs, favoriser leur présence…).

Il est toujours possible de rétablir le nombre de ruche, mais sans un environnement qui leur permet de survivre et de jouer leur rôle cela ne servirait à rien. Il s’agit de créer des ruches qui résistent dans le temps. 

Il faut offrir les conditions nécessaires pour que les abeilles puissent se multiplier et subvenir à leurs besoins (conservations des habitats, diminuer l’utilisation des pesticides…).
La vitesse dépendra de la vitesse avec laquelle la société évoluera et offrira les conditions adéquats.

Il existe des techniques manuelles comme cela se fait pour la vanille. Mais jamais il sera possible de remplacer le travail réalisé par les abeilles. La nature offre un service de plusieurs dizaine de milliards d’euros à l’humanité tous les ans. Si l’humanité veut continuer à en profiter, elle doit mettre en œuvre tous les moyens pour préserver la présence des abeilles. Comment fertiliser les vergers, les cultures de tomates, de melons sous serres sans l’aide des insectes ? Il est impossible de faire sans.

Source : Interview de Benoit Gilles, entomologiste par Atlantico

Stock d'abeilles nécessaires à la pollinisation par pays en 2010.

Déficit en Europe

PETIT COURS SIMPLE SUR LES ABEILLES POUR CEUX QUI NE SONT PAS TROP AU COURANT  :

L’abeille mellifique (qui fabrique le miel).

L’abeille est un insecte qui vit en société dans une ruche.

Les hommes aussi vivent en société. Ils communiquent entre eux et s’organisent pour subvenir à leurs besoins.

Voyons comment les abeilles s’organisent pour subvenir aux leurs.

Chaque ruche est un véritable royaume où vivent de 10 000 à 80 000 abeilles, presque toutes des ouvrières, et quelques centaines de mâles.

Mais dans ce royaume, il n’y a pas de roi : il n’y a qu’une seule reine !

C’est elle qui gouverne et sa principale occupation est de pondre des œufs toute la journée : elle est donc la maman de tout ce petit monde ! Elle ne sort jamais de la ruche et dirige le travail des ouvrières en communiquant avec elles non pas avec des paroles, mais en leur envoyant des senteurs. La reine peut vivre de un à trois ans.

Les mâles ne travaillent pas : leur seule fonction est de féconder la reine.

Donc, dans cette société, il y a une reine, des mâles ou faux-bourdons et des ouvrières.

Mais comment les reconnaître ? Ce n’est pas trop difficile !

La reine a le corps beaucoup plus long que celui des autres abeilles.
Le mâle, plus court que la reine, est gros.
Enfin, les plus petites abeilles sont les abeilles ouvrières. Ce qui est étonnant, c’est que elles seules sont équipées et formées pour travailler.

Ce sont elles que nous voyons butiner de fleur en fleur.

Mais ce que nous ne voyons pas, c’est que ce tout petit insecte, couvert de poils, qui mesure à peine un peu plus de 1 cm de long, est une véritable usine volante, une usine volante dans laquelle se fabrique notre miel !
Elle transporte avec elle ses outils de travail : des outils bien petits pour un travail immense !

Ces outils sont toutes les parties de son corps qu’elle met en mouvement d’une manière ordonnée pour accomplir des tâches incroyables !

Pour mieux comprendre, regardons de plus près les parties du corps d’une abeille, qu’elle soit reine, ouvrière ou mâle.

Il faut d’abord savoir que le corps très velu des abeilles est articulé, qu’il se compose de 3 parties : la tête, le thorax qui porte 3 paires de pattes et 2 paires d’ailes, et l’abdomen.

Leur tête a deux courtes antennes leur permettant de s’informer par le toucher, deux gros yeux composés de plus de 6000 facettes et en plus, sur le front, deux ocelles (deux yeux simples) : tous ces yeux qui surveillent dans tous les sens, permettent à l’abeille de travailler assez tranquillement.

Pour se défendre et pour protéger leur ruche, les abeilles ont un dard au bout de l’abdomen, mais le mâle n’en a pas, il est inoffensif.

Voyons à présent comment les abeilles ouvrières et seules les ouvrières, sont équipées pour travailler et où se trouvent leurs outils !

Ces outils se trouvent sur leur tête, sur leurs pattes postérieures et sous leur abdomen.

Cherchons d’abord sur la tête de l’abeille ouvrière.

Principal outil, la bouche.

La lèvre inférieure est si longue qu’elle ressemble à une langue étroite avec, à la pointe, une sorte de canal par où monte le nectar que l’abeille aspire dans le cœur des fleurs. Ce liquide sucré est ensuite poussé jusque dans le jabot, où il se transformera en miel, sous l’action d’une salive spéciale. (Le jabot est une sorte de poche qui se trouve dans l’abdomen de l’abeille).

Elle a aussi deux mandibules (mâchoires), en forme de cuiller, qui lui servent de pinces pour faire le ménage dans la ruche et pour travailler la cire qui est sécrétée par des glandes qui se trouvent sous son abdomen..

A présent, cherchons les outils qui se trouvent sur les pattes.

Le thorax, formé de trois anneaux, porte trois paires de pattes terminées par des griffes. Ce que je vais vous raconter au sujet de leurs pattes postérieures est incroyable !

Ses pattes articulées sont formées de plusieurs parties. La première de ces parties, creuse et bien large sur son côté extérieur, est une véritable corbeille, garnie d’une rangée de soies raides servant de râteau ! La partie suivante, large aussi, forme d’abord une pince, puis, tout le long sur son côté intérieur, une brosse avec plusieurs rangées régulières de poils.

Ecoutez bien ! Sur les fleurs, l’abeille rassemble les grains de pollen avec ses brosses, puis elle transmet ce pollen à sa bouche qui le travaille avec sa salive. Les pinces des pattes en font des pilules qu’elles placeront dans les corbeilles. Les râteaux empêcheront les pilules de tomber lorsque l’abeille rentrera à la ruche pour déposer son précieux chargement.

Elles viennent livrer leur pollen à la ruche exactement comme nos transporteurs routiers viennent livrer leurs marchandises dans nos grands magasins. Sauf que l’abeille fait ses livraisons grâce à ses ailes qui travaillent comme nos hélicoptères.

Quelle fatigue pour des ailes aussi fines !

Mieux encore, dès leur retour à la ruche, elles font de la publicité pour les endroits très fleuris qu’elles ont découverts.

Comment parlent-elles ?

Tout simplement en dansant ! Elles font frétiller leur petit corps à une certaine vitesse, pour indiquer à leurs sœurs la distance du lieu, tout en traçant des lignes pour leur montrer les directions à prendre. Elles leur font sentir le pollen qu’elles y ont récolté et même goûter leur miel !
Non seulement elles font la publicité de leurs fleurs, mais elles donnent même leur adresse ! Comme à la tété !
Tout cela est tellement étonnant ! Mais je n’ai pas fini de vous ébahir !

Comme les hommes, les abeilles apprennent leur métier, car il faut savoir que les abeilles travaillent aussi à l’intérieur de la ruche. Il y a des abeilles nettoyeuses, nourricières, cireuses, sentinelles et même ventileuses !
Mais tout d’abord, voyons ensemble l’intérieur d’une ruche !

Je vous ai déjà dit que les abeilles vivent en société, et que cette société peut atteindre jusqu’à 80 000 individus environ. Comment font-elles pour se loger dans un si petit local ?

Dans la société des hommes, certaines villes sont trop petites pour abriter toutes les personnes qui veulent y habiter. Alors elles construisent des tours très hautes avec beaucoup d’étages : sur le sol, la tour occupe une petite surface, mais en hauteur, elle loge de nombreuses familles !

L’intérieur d’une ruche, même celle des abeilles sauvages, nous fait penser à ces tours !

En effet, des plaques de cire, appelées « rayons de cire » se dressent les unes derrière les autres, comme les tours des humains.

Sur toute la surface de chaque rayon, les abeilles cireuses ont fabriqué un nombre incalculable de petits creux ayant la forme d’un hexagone. Ces creux se nomment « alvéole » ou « cellule ». (un alvéole, une cellule).

Sur les parties supérieures des rayons, les abeilles stockeront leur miel et leur pollen, tandis qu’elles installeront leurs bébés sur les parties inférieures des rayons. Il y aura un alvéole pour chaque bébé.

Ces alvéoles sont de trois tailles différentes : petits, moyens et très grands.

Dans chaque petit alvéole, la reine pondra un œuf qui deviendra une abeille ouvrière.

Dans un alvéole de taille moyenne, la reine pondra un œuf qui deviendra un mâle ou faux-bourdon.

Il n’y a que quelques très grands alvéoles, suspendus tout en bas d’un rayon. La reine y pondra des œufs qui deviendront les futures reines. Ce sont les alvéoles royaux !

Dès que la reine a fini de pondre, cette partie de la ruche se transforme en pouponnière. Pour les abeilles, cela s’appelle un couvain, pour les oiseaux, c’est une couvée. Mais la reine ne s’occupe jamais du couvain, elle laisse ce travail aux ouvrières.

Représentez-vous une crèche ou une école maternelle avec ses femmes de service qui nettoient sans cesse les salles, puis celles qui font manger les enfants
au biberon ou à la cantine.

Dans la ruche, c’est exactement la même chose !

Les abeilles plus âgées enseignent aux nouvelles abeilles comment nettoyer la ruche avec leurs mandibules. Les débris ou les morceaux de corps d’insectes morts sont ainsi jetés dehors.

Au bout de ce stage de 3 à 5 jours, elles savent se servir de leurs mandibules.

Les 5 jours suivants, ces mêmes abeilles font un stage d’abeilles nourricières. Elles apprennent à nourrir les larves qui sont incapables de digérer le pollen et le miel.

A l’âge de 10 jours, ces abeilles ont terminé de développer leurs glandes nourricières.

Elles commencent un nouveau stage : celui d’abeilles cireuses. Au cours de ce stage, les glandes qui produisent la cire se forment sous leur abdomen,
Les abeilles apprennent à réparer les alvéoles, à enfermer les larves par un couvercle de cire, afin que la larve puisse se transformer en chrysalide d’où sortira la nouvelle abeille.

Elles peuvent aussi quitter la ruche pour faire leur premier vol d’orientation, car il faut qu’elles comprennent les danses de leurs sœurs aînées.

Jusqu’à l’âge de 20 jours, elles apprendront à ventiler la ruche en battant très rapidement des ailes, en restant sur place, dressées sur leurs pattes. C’est sans doute grâce à ce stage de ventileuse que les abeilles ont des ailes si puissantes, malgré la délicatesse de la membrane qui les forme.

Elles feront aussi un stage d’abeilles sentinelles qui leur permettra de développer leur dard pour se défendre et protéger la ruche.
Elle développe aussi leurs antennes, car les sentinelles doivent vérifier, par le toucher et par l’odeur, si l’abeille qui se présente à la porte fait partie de leur famille.

Elles ont l’ordre de laisser entrer une abeille étrangère que si ses corbeilles sont bien remplies !

Dans notre société, les soldats, les policiers et les douaniers font exactement la même chose pour nous protéger !

A l’âge de 21 jours, l’abeille est prête pour son travail de butineuse. Ses outils et son intelligence d’abeille sont formés pour la servir.
Elle exécutera ce travail jusqu’à sa mort. Une abeille ouvrière vit en moyenne six semaines. Elles sont sans cesse remplacées, puisque la reine pond toute la journée.

La reine donne naissance à tant d’abeilles que, bien souvent, la ruche devient trop petite. Alors la reine-mère laisse son royaume à une jeune reine. Elle sort de la ruche et va s’accrocher à une branche. Une partie des ouvrières la suivent et se cramponnent à elle. Cette grappe d’abeilles se nomme « essaim », tandis que le départ de la reine avec ses ouvrières se nomme « essaimage ».

L’apiculteur, vêtu de vêtements spéciaux, prend l’essaim et l’installe dans une nouvelle ruche aménagée pour ces nouveaux locataires.

Résumons :
L’abeille est caractérisée par des pièces buccales à tout faire, mais surtout lécheuses, par des ailes membraneuses et par des métamorphoses complètes.

L’abeille fait partie de l’ordre des HYMENOPTERES.
(Du grec « hymen », membrane, et « pléron », ailes)

La guêpe et la fourmi font parties du même ordre.

Par leur intelligence et la perfection de leur organisation, elles représentent l’élite des Insectes.

Comment soigner une piqûre d’abeille ?

Il faut d’abord savoir qu’une abeille ne se sert de son dard que lorsqu’elle se sent menacée. Donc, la première chose à faire, en présence d’une abeille, est de ne pas l’effrayer. Il faut éviter les mouvements brusques et surtout ne pas la déranger dans son travail.

Quand une abeille pique, si la peau de sa victime est assez épaisse (c’est le cas pour l’Homme), il arrive qu’elle ne puisse plus retirer son dard barbelé et venimeux. Pour se libérer, elle tire alors sur l’appareil venimeux qui, déchirant son abdomen, reste dans la plaie. L’abeille meurt donc peu après son geste de défense.

Quand on a été piqué, il faut retirer le dard, extraire le venin et traiter la plaie avec de la teinture d’iode ou en y frottant un morceau d’ail cru. On peut aussi chauffer la plaie au contact d’une allumette que l’on vient d’éteindre.

Ce cours est dispensé par : http://www.netarmenie.com

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