Madrid prévoit une récession plus importante que prévu

La contraction sera bien plus forte que prévu. Alors que la prévision officielle était jusqu’ici d’un repli de 0,5 %, le ministre de l’économie, Luis de Guindos, estime que l’économie espagnole devrait se contracter de 1 % à 1,5 % cette année, dans un entretien au Wall Street Journal publié lundi 22 avril. Le produit intérieur brut (PIB) devrait ensuite enregistrer une « légère » croissance en 2014, ajoute le ministre.

La quatrième économie de la zone euro, qui a replongé dans la récession depuis fin 2011, a déjà vu son PIB se contracter de 1,37 % en 2012. Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, avait reconnu récemment que la prévision d’une baisse de 0,5 %, sur laquelle a été bâti le budget 2013 devrait être révisée. Les organismes nationaux (Banque d’Espagne) et internationaux (Fonds monétaire international, Commission européenne) tablent pour leur part sur un repli compris entre 1,4 % et 1,6 %.

Le gouvernement doit présenter vendredi un nouveau plan de réformes, assorti de ses prévisions budgétaires pour les prochaines années. En 2012, le déficit budgétaire de l’Espagne s’est établi à 10,6 % en comptant l’aide au secteur bancaire, soit le plus élevé de la zone euro, a annoncé lundi l’office européen des statistiques Eurostat.

ASSOUPLIR LE PROGRAMME D’AUSTÉRITÉ

L’objectif actuel est de ramener le déficit à 4,5 % du PIB en 2013, puis à 2,8 % l’année prochaine. Mais le gouvernement négocie actuellement avec l’Union européenne pour assouplir ces exigences, reconnaît le ministre. Cela permettrait au pays de lever quelque peu le pied en matière de coupes budgétaires alors que le programme d’austérité historique entrepris par l’équipe de Mariano Rajoy depuis son arrivée au pouvoir, il y a presque un an et demi, a contribué à approfondir la contraction de l’activité économique et à faire exploser le taux de chômage.

Par conséquent, le plan présenté vendredi ne comprendra pas de nouvelles mesures d’austérité « significatives », affirme ainsi le ministre dans l’entretien. « Ce que nous allons faire maintenant, c’est établir un meilleure équilibre en la réduction du déficit et la croissance économique. (…) La première préoccupation des investisseurs internationaux au sujet de l’Espagne en ce moment, c’est la croissance économique ».

Source : lemonde/économie