Alet-les-Bains. La population finance le fleurissement communal


Par mesure de restriction budgétaire la mairie n’a pas financé les aménagements floraux du village. C’est la population qui a mis la main à la poche.

Les seules fleurs qui ne coûtent rien sont celles déposées par les caprices du vent et le ballet des oiseaux en mal de garçonnières. Pas forcément dans les endroits qui mettent en valeur un village l’été, au cœur de la saison estivale et touristique.

Il faut donc les acheter et les mettre en terre, rôle dévolu aux communes. À Alet-les-Bains, village classé, la mairie pour des raisons d’économie de budget a passé la main, gelant dans la foulée les subventions aux associations, dont l’aide à «Ciné sans filet» qui a fait écran blanc cette année. Les vieilles pierres de l’abbaye et des remparts qui ceinturent le village en auraient presque dégringolé de stupeur, si une délégation d’habitants, à forte connotation britannique, ne s’était mise en tête de financer sur ses propres deniers l’aménagement floral du village. Une quête, comme à l’église, a permis de collecter auprès de la population, à coup de deux ou trois euros, les fonds nécessaires afin de pallier la défection communale. Dans un village classé il n’y a pas si longtemps parmi les plus riches du département, où l’impôt foncier est égal ou supérieur à celui de villes importantes de la région, la prohibition florale a beau être perçue comme l’une des conséquences des malheurs qui ont affecté le village : fermeture de l’usine d’embouteillage d’eau et abandon du projet de construction de la nouvelle usine, ainsi que des Termes, la pilule est dure à avaler. «C’est une mesure exceptionnelle, et provisoire j’espère, en temps de crise, explique M. Hortoul, adjoint au maire, que nous avons dû prendre, comme un ensemble de mesures pour assainir le budget et faire face à nos engagements financiers. De la même manière, les investissements ont été stoppés. Alors bien sûr, je comprends que des personnes puissent être surprises, voire déçues. Mais ne vaut-il pas mieux rester maîtres de notre destin, au risque de prendre des décisions impopulaires, plutôt que de se retrouver sous tutelle administrative, avec les conséquences que cela implique dans le choix des restrictions ?»

Source : La Dêpèche du Midi

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