Ondes: des operateurs insensibles
Hautes-Alpes : une zone blanche pour les électro-sensibles
Dans une combe à l’abri des regards,
à l’écart du hameau de Souvestrière (Drôme), Emma vit depuis deux mois dans sa
caravane. Un poêle à gaz, une table, une chaise, un lit, quelques dessins au
mur, Emma vit recluse. Cette jeune femme de 28 ans est devenue électro
sensible. « Emma était une enfant très sportive mais elle a cumulé des
problèmes de santé ensuite », explique sa mère, visiblement très émue
de ne pas pouvoir aider sa fille. Des maux de têtes permanents, des insomnies
ont troublé l’appétit et l’état physique général d’Emma. Elle ne sait plus
aujourd’hui où se mettre pour être bien.
Son cas n’est pas anecdotique selon
Philippe Tribaudeau, président de l’association « Une terre pour les EHS« .
« Aujourd’hui, on a recensé plus de 800 personnes qui se disent électro-sensibles. Elles n’ont nulle part où aller« , tempête-t-il. « Des
gens comme Emma sont obligés de se terrer comme des bêtes« .
Au fond des bois, des vallées, les îlots sans réseau mobile sont de plus en plus rares à trouver parce
qu’aujourd’hui, même en montagne, les opérateurs améliorent la couverture pour qu’il
n’y ait plus de zone blanche. C’est une obligation de service pour eux.
L’expérience de Saint-Julien-en-Beauchêne
Jean-Claude Gast, le maire de St Julien en Beauchêne veut bien faire des sanatoriums pour malades des ondes © Radio France Anne-Laure Barral
Pourtant, il y a un petit village qui veut tenter
l’expérience et devenir un abri pour les malades des ondes : Saint-Julien-en-Beauchêne
dans les Alpes du Sud, sur la route entre Grenoble et Sisteron. Les habitants
et le maire du village se sont intéressés à cette question lorsqu’il y a trois
ans, ils ont découvert que deux femmes électro-sensibles vivaient dans une
grotte de la commune. « C’est trop facile de dire qu’ils ont tous des
problèmes psychologiques. Est-ce qu’il faut fermer les yeux devant leurs
souffrances ? Je ne crois pas« , assume Jean-Claude Gast, le maire
du village.
La commune de 120 habitants dispose
d’un site exceptionnel, à 5 km du cœur du village dans une combe
forestière isolée, un immense centre de vacances qui appartient à la Caisse
d’allocations familiales des Bouches-du-Rhône. Poussés par la député européenne
écologiste, Michèle Rivasi, tous les acteurs se sont rencontrés pour lancer le
projet. Reste à trouver des fonds. Les
bâtiments ne sont aujourd’hui plus aux normes et il faut se mettre d’accord sur
le fonctionnement. « Si c’est pour accueillir mille personnes avec des
tentes et des campings ça ne marchera pas. Moi je vois ça comme les sanatoriums
pour les tuberculeux » explique le maire. Les électro-sensibles
viendraient en cure sans ondes prescrite par ordonnance, selon lui.
La question
est aussi celle du choix de société. Alors que des villages se battent pour
avoir de bonne couverture de réseau mobile, l’initiative parait à contre
courant. « Pourquoi n’est-il pas possible de garder une zone blanche
chez moi ? Est ce que l’on est obligé de se plier aux volontiers de
l’Etat et des opérateurs ? », demande le maire. Alors tous les
habitants de St Julien n’ont pas envie de couper les téléphones sans fil, le
wifi et encore moins l’électricité mais ils demandent à voir.
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sources: France Info , Une Terre pour les EHS , Youtube