O G M : Le moustique OX513A ,autorisé et bientot commercialisé !
Malgré une évaluation laxiste,le Brésil a autorisé la dissémination commerciale dans l’environnement du moustique OX5113A (Aedes aegypti) transgénique,de l’entreprise britannique Oxitec
Ce moustique transgénique stérile est censé permettre de lutter contre la dengue, une maladie qui fait encore de nombreuses victimes dans les pays tropicaux. Mais c’est aussi et surtout le premier animal transgénique qui est autorisé en vue d’être disséminé à grande échelle dans l’environnement. D’autres animaux génétiquement modifiés ont déjà été autorisés commercialement, mais en milieu confiné : des poissons transgéniques fluo, nommés Glofish [1] et Night Pear [2], destinés à un usage décoratif en aquarium. Prochaine étape : bientôt dans les assiettes, un saumon transgénique venant des États-Unis ?
BRESIL – Le moustique OGM autorisé et bientôt commercialisé, malgré une évaluation laxiste
, avril 2014
Jeudi 10 avril 2014, le Brésil a autorisé la dissémination commerciale dans l’environnement du moustique Aedes aegypti transgénique (OX513A) de l’entreprise britannique Oxitec. Ce moustique transgénique stérile est censé permettre de lutter contre la dengue, une maladie qui fait encore de nombreuses victimes dans les pays tropicaux. Mais c’est aussi et surtout le premier animal transgénique qui est autorisé en vue d’être disséminé à grande échelle dans l’environnement. D’autres animaux génétiquement modifiés ont déjà été autorisés commercialement, mais en milieu confiné : des poissons transgéniques fluo, nommés Glofish [1] et Night Pear [2], destinés à un usage décoratif en aquarium. Prochaine étape : bientôt dans les assiettes, un saumon transgénique venant des États-Unis ?
Le 10 avril 2014, la Commission brésilienne en charge des OGM, la CTNBio, a autorisé [3] (à 16 voix contre une [4]) le premier insecte transgénique à être disséminé dans l’environnement.
La dengue est une maladie qui touche un peu plus de 120 000 brésiliens chaque année [5] et pour laquelle il n’existe pour le moment ni vaccin [6] ni traitement. Cependant, cette maladie n’est pas toujours fatale, loin de là. La diminution des cas de dengue dans certaines régions montre qu’une lutte préventive est possible. Ainsi à la Réunion, île africaine sous dépendance française, la dengue a chuté drastiquement, sous l’influence de politique de santé publique et d’actions de lutte antivectorielle. En effet, le fait de supprimer tous les points d’eau stagnante à proximité des habitations permet de limiter la prolifération du moustique porteur du virus… D’autres part, l’OMS le souligne aussi : « la détection précoce et l’accès à des soins médicaux adaptés permettent de ramener les taux de mortalité en dessous de 1% » [7].
Cependant, d’autres stratégies ont été proposées et sont sur le point d’être commercialisées. Ainsi, Oxitec, une entreprise britannique en étroite relation avec Syngenta, propose des moustiques transgéniques stériles qui permettraient de « contrôler » la population des moustiques vecteurs. Des essais en champs ont été réalisé par Oxitec : 6000 moustiques GM lâchés en Malaisie en 2010 [8], trois millions de moustiques GM dans les îles Caïmans [9] et plusieurs essais au Brésil. Curieusement, les essais prévus en Floride (États-Unis) n’ont jamais eu lieu… Au Brésil, la première autorisation commerciale pour ces moustiques GM vient donc d’être accordée.
La CTNBio au Brésil, à la différence du Haut conseil sur les biotechnologies en France, ne se contente pas d’évaluer les demandes d’autorisation : elle est décisionnaire. Pour que cette autorisation soit effective, elle doit être publiée au Journal officiel et à l’instar du catalogue des variétés pour les plantes génétiquement modifiées, ce moustique GM doit être enregistré par l’Anvisa, l’agence nationale de surveillance sanitaire. Mais d’après Gabriel B. Fernandes, de l’AS-PTA, une ONG qui défend l’agriculture familiale au Brésil, cette agence ne peut qu’exécuter les décisions de la CTNBio. La demande d’Oxitec avait été déposée en juillet 2013.
L’entreprise Oxitec travaille sur ce projet en partenariat avec l’Université de São Paulo (USP) et l’organisation sociale Moscame. Une usine a déjà été mise en place dans la ville de Juazeiro (état de Bahia) laquelle a produit des milliers de moustiques transgéniques depuis 2011. Les moustiques sont donc prêts à être lâchés en nombre dans les provinces brésiliennes…
Dans son communiqué de presse [10], l’agence brésilienne précise qu’elle a « identifié la nécessité de surveiller les populations sauvages du moustique Aedes albopictus [11], un autre vecteur de virus de la dengue, en raison du risque que cette espèce occupe la niche écologique laissée par l’élimination de Aedes aegypti ». Ceci n’est pas pour rassurer les associations qui demandent plus de transparence et de rigueur dans le suivi des essais passés en champ.
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