Rappel d’histoire pas si lointaine
Ne perdeZ pas la tete,pas maintenant !
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Amis du tarot de Marseille et de la galinette cendrée réunis, bonjour ! Nous sommes le mercredi 05 février 2014, 17è jour de pluviôse dédié au lichen et il fait un temps à ne pas mettre un cénobite dehors. Il y a 120 ans, le 05 février 1894, à Paris, exécution d’Auguste VAILLANT, au cri de « mort à la société bourgeoise et vive l’anarchie ». La bombe que Vaillant avait jetée le 09 décembre 1893 à la Chambre des Députés, si elle ne tua personne, terrorisa la société bourgeoise, qui ne lui pardonnera pas cette frayeur. Vaillant, né en 1861, connait très jeune la misère. A treize ans, il prend le train sans billet, résultat: première condamnation. A 17, affamé, il mange dans un restaurant et ne peut payer: six jours de prison. Il se rend à Paris à pied, fréquente les groupes anarchistes, se passionne pour l’astronomie, la philosophie, etc. Il se marie et aura une fille, Sidonie, qui sera plus tard recueillie par Sébastien Faure.
Toujours dans la misère, il décide de tenter sa chance en Argentine, dans le Chaco, mais là-bas aussi, la misère règne en maître. Après trois ans d’exil, il rentre en France où il ne trouve que des petits boulots qui ne suffisent pas à nourrir sa famille. Il renoue alors avec le milieu des compagnons anarchistes. A cette époque, les vagues d’actes anarchistes se multiplient, nous sommes dans les années 1892-94, à l’initiative notamment de plusieurs activistes, parmi lesquels Ravachol ou Emile Henry. Leurs actions visent la bourgeoisie, qu’ils jugent responsable de la misère en cette période de crise économique, et surtout, les premiers responsables à leurs yeux des inégalités sociales, c’est à dire les parlementaires. Nous sommes au lendemain du scandale de Panama (1892) qui révéla la corruption du personnel politique. C’est alors qu’il décide d’en finir en jetant sa bombe.
« Messieurs, dans quelques minutes, vous allez me frapper, mais en recevant votre verdict, j’aurai au moins la satisfaction d’avoir blessé la société actuelle, cette société maudite où l’on peut voir un homme dépenser inutilement de quoi nourrir des milliers de familles, société infâme qui permet à quelques individus d’accaparer les richesses sociales (…) Las de mener cette vie de souffrance et de lâcheté, j’ai porté cette bombe chez ceux qui sont les premiers responsables des souffrances sociales. »Auguste Vaillant (que l’on voit ici, à gauche, présenté à la guillotine) En représailles de cette exécution, Caserio va assassiner Sadi Carnot à Lyon le 24 juin 1894. La conséquence directe de ces actes fut l’adoption des lois dites « scélérates » La première prévoit la création de nouveaux délits, dont l’apologie de faits ou apologie de crime. Cette loi permet aux autorités d’ordonner des arrestations et des saisies préventives. La seconde concerne les associations de malfaiteurs et la troisième, la liberté de la presse en interdisant toute propagande aux anarchistes et en interdisant leurs journaux. Ces lois ne furent abrogées qu’en 1992. Dès lors, chez les anarchistes, la chanson « la complainte de Vaillant » va remplacer la fameuse « Ravachole ».
La guillotine a disparu plus vite que les inégalités sociales, les prébendes, les conflits d’intérêts, les ministres bidons et les énormes profits des financiers en tous genres… Sources: Ephéméride anarchiste – Dictionnaire international des militants anarchistes.
Allez, c’est pas une raison pour perdre la tête. Je dis cela à l’intention de l’inspecteur des ex renseignements généraux qui est chargé de dépouiller les blogs; ceci n’est pas l’apologie d’un acte criminel, simplement un rappel historique. Portez vous bien et à demain peut-être.
Quelques liens pour cela
http://rodolediazc.blogspot.fr/
http://lescenobitestranquilles.fr/
http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillotine