Grèce : Ils s’injectent le VIH pour 700€ d’aides sociales par mois

Yannis Behrakis/Reuters/Landov

Yannis Behrakis/Reuters/Landov

Un récent rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) montre les répercussions de la crise économique sur la santé des européens. En Grèce, les citoyens vont jusqu’à s’infecter avec le VIH pour accéder à certaines aides gouvernementales encore disponibles.

Le rapport de l’OMS « Review of Social Determinants and the Health Divide in the WHO European Region » conclut que l’austérité et le chômage ont frappé durement les citoyens européens, notamment les grecs, où le niveau de chômage s’élevait à 27% en Septembre 2013.

La crise économique qui perdure depuis 2008 a exacerbé les problèmes de santé, les inégalités sociales et les difficultés économiques dans certaines parties de l’Europe. La Grèce est le pays le plus durement touché et son économie continue de décliner, menaçant la zone euro d’un effondrement total.

Le rapport publié la semaine dernière indique que le nombre de personnes contaminer par le VIH en Grèce a augmenté « considérablement » depuis 2008, estimant que près de la moitié des nouvelles infections au VIH ont été auto-infligées. Les personnes malades peuvent ainsi recevoir des prestations de 700€ par mois et être admis rapidement à des programmes de substitution aux drogues.

Le nombre de suicides a augmenté de 17% en Grèce de 2007 à 2009, puis de 25% en 2010. Avec la détérioration continue des conditions économiques, les tentatives de suicide ont augmenté de 40% en 2011, selon le Ministre de la Santé.

Le rapport souligne que le nombre d’homicides et de vols a doublé. La prostitution a également augmenté « probablement comme une réponse aux difficultés économiques », ajoute le rapport.

L’OMS affirme que l’accès aux soins en Grèce a décliné en raison d’une réduction de 40% des budgets des hôpitaux. Environ 26 000 travailleurs de la santé – y compris 9100 médecins – pourraient perdre leur emploi.

« Ces tendances négatives en Grèce représentent un avertissement pour les autres pays subissant une austérité budgétaire significative, comme en Espagne, en Irlande et en Italie . Cela suggère également que des moyens doivent être trouvés pour les gouvernements à court d’argent pour assainir les finances sans porter atteinte à des investissements nécessaires en matière de santé », indique le rapport.

En fin de journée, dans un communiqué publié mardi 26 novembre, l’OMS se rétracte dans ses affirmations et indique… qu’elle s’était tout simplement trompée :

« Cette déclaration est la conséquence d’une erreur lors de l’écriture du rapport, » précise le communiqué.

« L’OMS reconnait qu’il n’y a aucun élément suggérant que les contaminations volontaires au VIH dépassent le cadre de quelques cas anecdotiques. »

Cependant, selon Jenny Kremastinoudirectrice du Centre de Prévention d’Athènes (Keelpno), la poussée de l’épidémie du Sida serait bien liée à l’augmentation du nombre de personnes qui se feraient contaminer de leur propre gré pour se déclarer officiellement séropositives et ainsi recevoir une prestation spécifique.

Sources : OMS / Russia Today / Marianne.net / Le Journal du Siècle

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