Violents affrontements dans le Finistère contre l’écotaxe
Un manifestant qui participait à l’action contre le portique écotaxe de Pont-de-Buis (Finistère) a eu la main arrachée, et d’autres manifestants ont aussi été blessés, a-t-on appris auprès des pompiers alors que les heurts continuent sur place.
L’homme a eu la main arrachée lors des scènes qui s’apparentent à de la guérilla autour du portique toujours protégé par les gendarmes mobiles, avec des jets de projectiles d’un côté et des répliques à la bombe lacrymogène de l’autre.
La préfecture du Finistère parle, pour sa part, de deux blessés du côté des manifestants sans donner plus de détails.
Les heurts opposent environ un millier de manifestants contre cette nouvelle taxe pour les camions qui doit être mise en place au 1er janvier, et environ 150 gendarmes mobiles qui tentent de protéger le portique placé sur la RN165, le dernier des trois installés dans le Finistère encore en état de fonctionner.
Selon la police, quelque 250 camions ont rejoint le site, avec aussi des tracteurs et des remorques de pneus, de choux-fleurs et de bottes de paille.
La manifestation est organisée à l’appel du « collectif pour l’emploi en Bretagne », réunissant notamment des salariés d’entreprises en difficulté comme Gad SAS ou encore des agriculteurs.
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L’« écotaxe » supposée entrer en vigueur le 1er janvier prochain aboutit à une pression fiscale nouvelle insupportable, qui pèsera au minimum 5 à 10 % du coût de transport des entreprises dont les marges sont déjà faibles.
Le contexte économique et social actuel, particulièrement dégradé, et le cumul, depuis une dizaine d’années, de normes abusives diverses et d’une fiscalité de plus en plus incohérente, ne permettent plus aux acteurs économiques d’investir et d’innover.
L’« écotaxe » supposée entrer en vigueur le 1er janvier prochain aboutit à une pression fiscale nouvelle insupportable, qui pèsera au minimum 5 à 10 % du coût de transport des entreprises dont les marges sont déjà faibles.
Depuis 5 ans la situation économique a profondément changé. Le secteur agricole et agroalimentaire est durablement pénalisé par des volumes de productions animales en baisse constante depuis plusieurs années et par l’impossibilité de répercuter l’augmentation des coûts de revient.
Avec la concentration des activités agricoles et agroalimentaires, l’importance du fret expédié et le trafic récurrent autour des exploitations agricoles, le secteur agricole et agroalimentaire se trouve particulièrement impacté. Les entreprises et exploitations agricoles n’ont pas la capacité à payer ce qu’elles considèrent comme un nouvel impôt qui ne fera que renforcer les pertes de compétitivité déjà enregistrées et induire de nouvelles suppressions d’emplois.
Dans ce contexte, la FNSEA, JA, COOP de France et l’ANIA demandent instamment au Gouvernement d’ajourner la mise en application de l’écotaxe tant que les conditions économiques ne sont pas réunies et que la croissance n’est pas au rendez-vous.
Une journée de mobilisation nationale et générale ainsi que des actions symboliques du monde agricole sont prévues ce mardi 22 octobre contre la mise en place de l’écotaxe.
A suivre en direct sur Twitter #mobifnsea
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L’écotaxe : pour qui, pour quoi ?
Selon les textes officiels, il est prévu de taxer :
• Réseau autoroutier non concédé
• Réseau national
• Réseau local susceptible de subir un report significatif de trafic
• En chiffres :
– 4 100 sections de tarification
– 15 000 km de route
– 10 000 km de route nationale
– 5 000 km de réseau local
En substance, les produits agricoles vont subir la taxation 5 ou 6 fois… quand le grand import ne la subira qu’1 seule fois ! C’est la compétitivité de tout notre tissu agricole et agroalimentaire qui subira une nouvelle distorsion de concurrence ! Et pas une distorsion venue d’ailleurs sur laquelle nous aurions peu de prise (comme le coût du travail ou la fiscalité d’un pays étranger…) mais une distorsion « auto-administrée » par la France à son tissu agricole et agroalimentaire !
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En 5 points – Pourquoi la FNSEA demande l’ajournement de l’écotaxe :
1. Une nouvelle charge pour nos fermes et nos filières que nous ne pourrons pas répercuter à l’aval.
2. Une charge 5 à 6 fois supérieure pour un produit français comparé au même produit venu d’ailleurs !
3. Une taxe supportée surtout par les produits de proximité… pour financer l’évolution des modes de transports des produits de grand transit, donc d’importation !
4. Dans l’agriculture et l’agroalimentaire la taxe transport c’est :
– Un avantage compétitif de plus pour les produits importés face à ceux de proximité
– De la valeur ajoutée, de l’emploi en moins dans nos territoires.
5. Une pénalisation des zones à faible densité de production face à celles qui seront plus spécialisées !