France : Des risques de « black-out » en cas d’hiver rigoureux
Les Français vont-ils manquer de courant ? Ce scénario inquiétant est très probable. Selon le cabinet Capgemini, la sécurité d’approvisionnement en électricité et en gaz de la France pourrait ne pas être assurée cet hiver.
La spécialiste de l’énergie du cabinet, Colette Lewiner, met en cause les nombreuses subventions accordées aux énergies renouvelables, qui ont conduit selon elle, à l’arrêt de la production d’une centaine de centrales à gaz en Europe. Or, le problème c’est que « les énergies renouvelables sont par définition aléatoires. On ne peut prévoir à l’avance l’intensité de l’ensoleillement ou la force du vent. Il faut donc des énergies de secours », explique-t-elle.
Le Réseau Transport Electricité (RTE) rappelle que les capacités de production vont être fortement réduite d’ici la fin 2015 et l’alimentation des foyers français en électricité deviendra plus délicate à assurer, lorsque plusieurs centrales thermiques devront dermer en application de nouvelles normes environnementales.
La réglementation européenne, visant à limiter les émissions de gaz à effet de serre, va en effet entraîner la fermeture de la moitié des sites de production au charbon et fioul… et, avec elle, un bouleversement énergétique. Ces fermetures créeront un manque de 1,2 gigawatt.
La situation s’aggravera encore l’année suivante, avec l’arrêt attendu des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, doyenne du parc nucléaire national. La puissance manquante grimpera alors à 2,1 gigawatts.
La France possède une quarantaine d’unités de production au charbon et au fioul. Elles fournissent moins de 20% de l’électricité du pays mais permettent de répondre rapidement à la hausse de la demande lors des pics de consommation.
Dans l’immédiat, RTE prévoit 10 milliards d’euros d’investissements d’ici 2020 pour renforcer les infrastructures du réseau de transport, afin notamment de les adapter à l’essor des énergies renouvelables.
En effet, un de ces scénarios a pour base une réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50% en 2030, en ligne avec l’engagement du gouvernement de ramener la part du nucléaire à ce niveau à l’horizon 2025. Pour assurer alors l’équilibre du marché électrique, RTE souligne qu’il faudrait réaliser de fortes économies d’énergies, porter à 40% la part des énergies renouvelables, et presque doubler les capacités des interconnexions, qui permettent d’importer du courant depuis les pays voisins.
En France, les logements sont devenus les premiers consommateurs d’électricité – avec plus de 32% du total -, devant le secteur tertiaire puis l’industrie qui figurait au début des années 2000 en première place.
La mauvaise isolation du parc français ainsi que la proportion très élevée de radiateurs électriques pour chauffer les logements expliquent notamment cette consommation élevée. François Hollande s’était engagé pendant sa campagne présidentielle à rénover 600 000 logements anciens par an afin de réduire leur facture énergétique.
Sources : Boursier.com / Le JDS