La France, pays le plus corrupteur (et le plus nul en corruption)
En acceptant de payer 398 millions de dollars, au terme d’une transaction passée avec la justice américaine pour mettre fin à des poursuites, le groupe Français Total rejoint la liste des 10 plus gros cas de corruption de tous les temps dresséepar le FCPA blog, un site spécialisé sur les pratiques commerciales internationales illégales. La liste est établie en fonction des indemnités versées au département de la justice des Etats-Unis et à la SEC (le gendarme des marchés américains).
Total était accusé d’avoir versé 60 millions de dollars de pots-de-vin à des intermédiaires pour décrocher des contrats pétroliers et gaziers en Iran.
Malaise : dans la liste des 10, il y a désormais trois Français. Total, en 4e place, rejoint Technip et Alcatel-Lucent, qui figurent en 6e et 9e place.
- Siemens (Allemagne) : 800 millions de dollars en 2008.
- KBR / Halliburton (Etats-Unis) : 579 millions de dollars en 2009.
- BAE (Grande-Bretagne) : 400 millions de dollars en 2010.
- Total S.A. (France) 398 millions de dollars en 2013.
- Snamprogetti Netherlands B.V. / ENI S.p.A (Pays-Bas / Italie) : 365 millions de dollars en 2010.
- Technip S.A. (France) : 338 millions de dollars en 2010.
- JGC Corporation (Japon) 219 millions en 2011.
- Daimler AG (Germany) : 185 million en 2010.
- Alcatel-Lucent (France) : 137 millions de dollars en 2010.
- Magyar Telekom / Deutsche Telekom (Hongrie /Allemagne) : 95 millions de dollars en 2011.
Interrogé par le site économique Quartz, le fondateur du FCPA blog, Richard Cassin, s’étonne du score français : « C’est incroyable ! ». Quelles peuvent être les raisons de ce terrible score ? Il avance deux explications :
- Le Département de la justice américain ciblerait plus volontiers les entreprises des pays qui ne font pas grand chose pour lutter contre la corruption internationale, ce qui est le cas de la France depuis longtemps.
- Les Français ne sont pas de très bons corrupteurs : ils laissent plein de traces écrites derrière leurs forfaits, permettant de faire le lien, dans des affaires de corruption massives, entre des cadres haut-placés de leurs sociétés à des responsables politiques étrangers.