Chômage : 3 264 400 demandeurs d’emploi en avril, dont 40 000 de plus en un mois
Du jamais vu. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans activité) était de 3 264 400 en France métropolitaine fin avril 2013, soit 39800 chômeurs de plus qu’en mars (+1,2%). Un chiffre qui croit de 12,5% en un an. C’est donc un nouveau record qui a été éteint, après le passage en mars du cap symbolique des 3,2 millions de sans emploi, inégalé depuis 1997.
Au total, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B, C s’établit à 4 799 200, soit 10,8% de plus que l’an dernier
Depuis l’élection du président Hollande, Pôle emploi enregistre chaque mois près de 1000 nouveaux chômeurs par jour. Et selon l’Organisation pour la coopération et le développement économiques, la série noire, ininterrompue depuis bientôt deux ans, ne va pas s’arrêter. L’OCDE a prédit mercredi un taux de chômage à 10,7% en 2013 et 11,1% en 2014.
Des chiffres attendus
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait dit s’attendre à ce que «les chiffres du chômage pour avril ne soient pas bons», dans une interview au groupe de presse Ebra, soulignant toutefois que si tous les acteurs se mobilisent, «il n’y a pas de fatalité à voir le chômage augmenter perpétuellement».
Hollande maintient le cap
François Hollande maintient de son côté son objectif d’inverser la courbe du chômage et défend les dispositifs mis en place, qui selon lui ne produiront leurs premiers effets au mieux que dans quelques mois, et en l’absence de croissance. Selon le ministère du Travail, 20 000 emplois d’avenir, destinés aux jeunes pas ou peu diplômés, avaient été conclus fin avril sur les 100000 escomptés en fin d’année. Quant aux contrats de génération, opérationnels depuis peu pour permettre l’embauche d’un jeune et le maintien en activité d’un senior, le démarrage est aussi très lent. En attendant, le ministère a reconduit en 2013 la rallonge de contrats aidés consacrée en 2012 au secteur non-marchand (pour conserver un niveau de 440 000 contrats subventionnés). Plus généralement, le gouvernement mise sur la loi sur la sécurisation de l’emploi, votée le 14 mai, pour limiter les licenciements dans les mois à venir.