EXTENSION À MONSANTO À TRÈBES : LES RIVERAINS SAISISSENT LA JUSTICE

Les riverains de l’usine trébéenne ont saisi le tribunal administratif pour réclamer l’arrêt immédiat des travaux d’extension. L’audience est prévue pour le 4 juin.

Cette fois, la coupe est pleine pour les riverains de l’usine Monsanto à Trèbes. Excédés par le bruit et la poussière, depuis début janvier, causés par les travaux d’extension, et las de ne pas obtenir de réponses à leurs multiples questions, ils ont décidé de saisir la justice.

C’est donc devant le tribunal administratif de Montpellier que se réglera le conflit qui oppose les habitants de la zone du Caïrat au géant américain de la semence. L’audience est prévue pour le 4 juin.

Suspension immédiate des travaux

« Nous avons lancé deux procédures en parallèle, confirme Me Hélène Bras, l’avocate en charge du dossier. La première est un référé suspension pour obtenir l’arrêt immédiat des travaux. C’est ce volet qui sera examiné par le tribunal administratif le 4 juin. La seconde, qui sera un peu plus longue, est un recours en annulation contre le permis de construire ».

Avec le référé, les riverains espèrent obtenir l’arrêt des travaux d’extension de l’usine jusqu’à ce que le tribunal administratif se prononce sur la validité du permis de construire accordé à Monsanto par la ville de Trèbes.

Le permis de construire en question

« Ce permis de construire a été instruit de manière complaisante et trop rapide, poursuit Me Hélène Bras, pour les habitants du quartier. Les dispositions du plan d’occupation des sols ne sont pas respectées et l’impact sur l’environnement n’a absolument pas été pris en compte. Il y a vraiment des choses étonnantes dans ce document ».

Sans prendre position dans le débat sur les OGM, qui mobilisait encore de nombreux opposants à Trèbes il y a tout juste un mois, les riverains attendent des garanties pour leur sécurité.

Des garanties de sécurité

« La direction de Monsanto se moque de nous, commente Amédée Félix, l’un des habitants du Caïrat. Elle nous invite à visiter le chantier, à prendre l’apéro… Mais personne ne répond à nos questions ».

Et de détailler : « Qui peut nous assurer qu’il n’y aura pas de problèmes de sécurité pour nous qui allons vivre à côté de plusieurs dizaines de silos ?

L’accident de Blaye, dans les années 90, qui avait fait plusieurs morts, ne semble pas avoir servi de leçon. Qui peut nous garantir que les poussières qui atterrissent dans nos jardins, imbibées de pesticides, ne vont pas polluer notre environnement ?

Qui peut nous garantir que le passage de 150 camions par jour ne va pas poser de problèmes de circulation, alors que le réseau routier n’est pas prévu pour ?

Les questions ne manquent pas. Mais à ce jour, ni l’entreprise Monsanto, ni les pouvoirs publics ou les élus, que nous avons pourtant sollicités de nombreuses fois, n’ont été en mesure de nous rassurer ».

Sur la quarantaine d’habitants directement concernés par l’extension de l’usine Monsanto, ils sont une dizaine à avancer en rangs serrés, avec un objectif : rester vivre dans le quartier du Caïrat, dans la sécurité et en toute tranquillité. Depuis le mois de janvier, le chantier avance à grands pas.

 

Un article de Séverine Troucat, publié par lindependant.fr et relayé par SOS-planete