L’éco-centre Tanviiga
Le Burkina Faso, situé en Afrique de l’ouest est l’un des pays sahéliens, c’est-à-dire ces pays qui bordent le grand désert saharien. Dans cette partie du monde, on assiste depuis près de trente ans à l’avancée du désert due essentiellement à la disparition du couvert végétal. Cet état de fait est accentué aujourd’hui et de manière très forte par les effets du changement climatique mondial.
De plus, on peut ajouter à cela des politiques agricoles inadaptées qui participent à l’appauvrissement de sols déjà en équilibre précaire. En effet, la plupart de ces pays encouragent les paysans à intensifier les cultures d’exportation au détriment des cultures vivrières. Cela conduit à la disparition progressive des paysages africains faits de parcs arborés que des générations et des générations de paysans ont savamment et patiemment élaborés et entretenus.
C’est dans ce contexte qu’a germé l’idée d’un centre écologique dans lequel nous réapprendrions à collaborer avec la nature et non pas l’affronter.
Ainsi est né l’écocentre Tanviiga qui signifie « terre vivante » en langue moré qui vise à reconnecter l’Humain à son milieu naturel afin qu’il puisse continuer à vivre en toute intelligence avec celui-ci. De fait, l’écocentre Tanviiga, c’est à la fois un espace de préservation de la biodiversité locale, une ferme d’exploitation agricole, mais aussi un centre d’éducation à l’environnement.
L’aménagement du centre, débuté depuis quelques années, est fait selon les principes de la permaculture mais aussi en y associant des savoirs ancestraux locaux.
De fait, l’aménagement de l’écocentre n’a véritablement débuté qu’après un temps d’observation et de réflexion. La mise en place d’une haie autour du site fut notre première intervention. S’ensuivirent la plantation d’arbres d’espèces locales et le creusement de noues ou baissières en suivant les courbes de niveau afin de récolter passivement l’eau de ruissellement.
Enfin, les bâtiments d’habitation et autres ont pu être construits.
Aujourd’hui, les activités de la ferme que nous souhaitons le plus intégré possible se mettent progressivement en place. Un rucher composé d’une dizaine de ruches a été installé il y a peu et donnera sa première production bientôt. Un bassin en cours d’aménagement devrait nous permettre à court terme de commencer une aquaculture.
En outre, l’écocentre Tanviiga ayant vocation à devenir un lieu de rencontre et d’échange, il nous semble important de souligner que toute personne de tous horizons et de toute expérience est la bienvenue pour participer ou partager avec nous cette expérience.
Dassidia Olivier