La France épinglée par l’UE pour sa dette excessive et sa perte de compétitivité

La France fait partie des pays de l’UE souffrant de déséquilibres macroéconomiques, selon une étude approfondie de la Commission européenne publiée mercredi, qui souligne sa perte de parts de marchés à l’exportation et un endettement public élevé.

La Commission européenne a publié des rapports approfondis concernant 13 pays de l’UE déjà identifiés en novembre. Deux d’entre eux, l’Espagne et la Slovénie, souffrent de déséquilibres macroéconomiques jugés excessifs.

Les 11 autres, dont la France, ont des déséquilibres qui ne sont pas jugés excessifs à ce stade, mais il leur est néanmoins demandé de prendre des mesures pour les corriger. La Commission fera des recommandations ciblées pays par pays le 29 mai.

Elle note pour la France que «la perte rapide de parts de marchés ces dernières années s’est traduite par un déficit accru des comptes courants». La balance des comptes courants, qui connaissait encore un excédent correspondant à 3,1% du PIB en 1999, a atteint un déficit équivalent à 2,2% du PIB en 2011.

C’est la balance des échanges de biens qui est la principale responsable de cette détérioration, souligne la Commission, qui rappelle que les parts de marché de la France à l’exportation «ont diminué de 19,4% entre 2005 et 2010, soit l’une des chutes les plus importantes observées dans l’UE».

A l’origine de cette évolution, la Commission met en avant une détérioration de la compétitivité-coûts de la France, liée à des salaires qui ont progressé plus vite que la productivité.

Mais «la plus grande part de cette détérioration vient d’une compétitivité hors-coûts insuffisante», en particulier «un manque relatif d’innovation dans le secteur privé par rapport aux principaux concurrents de la France», et «un nombre limité d’entreprises exportatrices».

L’autre problème identifié est celui du poids de la dette publique, qui «menace la soutenabilité des finances publiques». En effet, elle «implique inévitablement le paiement d’intérêts élevés, soit au détriment de dépenses plus utiles pour améliorer la croissance, soit au prix de rentrées d’argent supplémentaires, dans un pays où le poids de la fiscalité est déjà important».

Le niveau élevé de la dette publique française peut «avoir des effets négatifs sur le fonctionnement économique de la France et de la zone euro dans son ensemble», a souligné au cours d’une conférence de presse le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

En effet, a-t-il dit, «la France est un pays central» de la zone euro, «et sa santé a un impact très direct sur celle de la zone euro».

En conclusion, «la France fait face à des déséquilibres macroéconomiques sérieux, qui ne sont pas excessifs mais doivent être jugulés», souligne la Commission, qui plaide pour des mesures capables d’améliorer la rentabilité des entreprises en réduisant leurs coûts, et pour que l’accent soit mis sur la recherche et développement et sur l’innovation.

«Les mesures comprises dans le pacte de compétitivité récemment adopté par les autorités représentent un pas important dans la bonne direction», «mais des efforts supplémentaires doivent être faits», estime la Commission.

Interrogé pour savoir si ces efforts risquent d’être jugés insuffisants pour que la Commission accorde à la France une année supplémentaire pour réduire son déficit public, comme elle le réclame, M. Rehn n’a pas répondu directement, expliquant que tout dépendrait du contenu du programme de stabilité et de réforme que Paris doit adresser à la Commission fin avril. «Nous travaillons en partenariat avec le gouvernement français, nous avons un dialogue très constructif», a-t-il dit.

http://www.dna.fr/actualite/2013/04/10/la-france-epinglee-par-l-ue-pour-sa-dette-excessive-et-sa-perte-de-competitivite

6 Responses to "La France épinglée par l’UE pour sa dette excessive et sa perte de compétitivité"

maurice dit :

10 avril 2013 à 22 h 31 min

Arreter de donner NOTRE argent a bruxelles par centaines de millions serai un bon début pour réduire cette fameuse « dette » qui n’en ai pas une.
quidam dit :

11 avril 2013 à 2 h 23 min

je me répète mais bon… on ne sait jamais si ça peut donner des idées à certains…
La France est un pays souverain. Autrement dit les membres (citoyens) de ce pays décident de ce qui est bon ou non pour leur devenir. Eux et eux seuls. Et ce en vertu du texte fondateur dont dépend leur constitution, La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 17789.

Autrement dit rien à foutre de ce que dit Bruxelles pour faire cru.

Article III

Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.

C’est tellement simple pourtant! Bon allez, pour les mal-comprenants il vous reste la ferme des animaux d’Orwell. ça dit à peu près la même chose en plus romancé 😉
1. Riddick dit :
  
  11 avril 2013 à 2 h 33 min
  
  Je ne suis pas du tout calé la dedans, mais alors selon ce que tu dis pourquoi la France se ramasse des amendes lorsqu’elle ne respecte pas les directives européennes, et pourquoi la France modifie sa constitution sans demander l’avis au peuple souverain en y rajoutant des articles qui réduisent l’espace des autres ? Pourquoi la France verse des millions d’euros à l’Europe alors que l’Europe décide de réduire les aides à l’agriculture, ou à la solidarité ? Ou est le pouvoir de décision de la souveraineté de la France sur nos impôts dans ce cas de figure ? Elle s’est mis dans une dépendance de l’UE et dois joué le jeu, elle ne peut plus faire se qu’elle veux comme avant, non ?
2. quidam dit :
  
  11 avril 2013 à 22 h 49 min
  
  Bonne question Riddick.
  La réponse est entièrement contenue dans le préambule de cette déclaration solennelle:
  « Les Représentants du Peuple Français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de l’homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements, ont résolu d’exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l’homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, et au bonheur de tous. En conséquence, l’Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être Suprême, les droits suivants de l’homme et du citoyen. »
  
  L’ignorance et l’oubli de cet texte est la seule cause du malheur des peuples et de la corruption des gouvernements. Rappelons pour qui sait lire que ces droits sont IMPRESCRIPTIBLES, inaliénables et sacrés.
  
  Si l’on développe un peu, le fait que l’exécutif ait pouvoir sur la modification de la constitution est une violation flagrante de ces droits (pourtant encore inscrits comme « squelette » de notre constitution).
  
  Étienne Chouard développe cet aspect dans ses conférences même si, à mon grand regret, il ne fait jamais allusion à ce texte.
  
  Il y a pourtant une parade à tout ça, qui était lui aussi prévu dans la DDHC:
  L’article II :
  Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
  
  Oui vous avez bien lu, la résistance à l’oppression est inscrite dans le texte fondateur de la constitution.
  Et tout ce qui n’est pas conforme à la DDHC est une oppression.
  
  Pour les petits malins qui auraient l’idée de s’approprier la constitution tout en étant au pouvoir (Flanby 1er, Sarko etc)… là aussi c’est prévu:
  Article XVI
  
  Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution.
  
  Quant à la légitimité de la commission de Bruxelles, il suffit juste de savoir lire et de dire NON en vertu de l’article 2.
  
  Encore faut-il savoir lire…. 😉
quidam dit :

11 avril 2013 à 2 h 24 min

1789… pardon pour la faute de frappe mais vous aurez compris 😉
unmar dit :

12 avril 2013 à 8 h 00 min

j’ai surtout l’impression pour faire simple que des gens comme vous et moi savent ce que vous évoquez mais ne trouve pas problématique la facon dont cela se passe, c’est la que t’as beau parler de droit , d’article , de mécanisme et ce que tu voudras cela ne pose pas de souci , nous avons un point de vue qui défend certains intérêts et ceux qui trouvent cette société juste ont d »‘autres interets ou les servent
meme si j’approuve les arguments de quidam , je doute d’une facon général , la comprehension des gens a se servir de la ddhc, les discours sont simple , les gens ne se sentent pas en guerre , estiment avoir leur liberté ( ils ont raison , personne n’est obligé de s’imposer les obligations de tout poil, mais si l’on choisi le monde democratique pour vivre , il faut savoir l’alimenter et s’y soumettre), enfin on se comprend la société a ses differentes voix qui parlent et je trouve que les gens la soutiennent, l’aiment ,s’en font leur systeme possible unique .

ce ne sont plus des sondages qu’il faut effectuer , mais avoir un veritable avis generalisé et on verra , je suis persuadé que rien ne changerais profondement , les gens ont deja peur de sortir d’une zone euro , alors de ce que l’on a toujours connu , imaginons!

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