L’éventail de solutions se réduit pour Chypre
MOSCOU (Reuters) – Les discussions entre la Russie et Chypre se sont soldées vendredi par un échec, ont annoncé les ministres des deux pays, réduisant les options à disposition de Nicosie pour la levée des milliards d’euros nécessaires pour éviter un effondrement financier qui serait un prélude à une sortie de la zone euro.
Le ministre russe des Finances Anton Siluanov, a déclaré que les deux jours de négociations n’avaient pas abouti, ajoutant que les investisseurs du pays n’étaient guère intéressés ni par les réserves de gaz chypriotes, ni par son secteur financier.
« Pour ce qui est de la partie russe, les discussions ont pris fin » a-t-il déclaré.
Ce constat d’échec a été partagé par son homologue chypriote Michael Sarris, rentré les mains vides à Nicosie où l’on tente toujours de trouver une solution.
Chypre avait demandé à la Russie de proroger de cinq ans, jusqu’en 2021, un prêt de 2,5 milliards d’euros obtenu en 2011 et qui vient normalement à échéance en 2016. Chypre souhaitait également que Moscou revoie à la baisse le taux d’intérêt (4,5%) de ce prêt.
Chypre avait demandé en outre à la Russie de lui prêter cinq milliards d’euros supplémentaires, selon le ministère russe des Finances.
L’option avancée jeudi d’une nationalisation des fonds de pensions n’a pas reçu l’écho favorable qu’espéraient les chypriotes. La chancelière Angela Merkel l’a même jugée inacceptable.
Dans un entretien accordé au quotidien grec Ta Nea, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a jugé qu’il était juste que les détenteurs de comptes bancaires chypriotes participent au plan et qu’il ne soit pas uniquement assumé par les contribuables européens.
L’Union européenne a donné à Chypre jusqu’à lundi pour trouver les quelques six milliards d’euros nécessaires pour compléter son plan de sauvetage, sous peine d’un effondrement de son système financier qui entraînerait sans doute son éviction de la zone euro.
La Banque centrale européenne a en effet prévenu les dirigeants chypriotes que, faute de solution, elle cesserait dès le 25 mars de fournir des liquidités d’urgence aux établissements bancaires de l’île.
Source : lepoint.fr