CARCASSONNE : LES RIVERAINS DE MONSANTO INQUIETS POUR LEUR SÉCURITÉ

Alors que le chantier avance rapidement à Trèbes, les riverains n’arrivent pas à avoir de garantie quant à leur sécurité, malgré de nombreux courriers adressés aux élus.

Quelle est la nature exacte et l’ampleur du projet d’extension de l’usine Monsanto à Trèbes ? Présente-t-il des risques pour les habitations et la santé des riverains ? Quelles sont les mesures de sécurité prévues ? Les questions ne manquent pour la cinquantaine de foyers situés autour de l’usine. Mais les réponses, rares et imprécises, suscitent de plus en plus l’inquiétude des habitants. Les travaux avancent à grands pas sur le site du géant américain qui prévoit notamment la construction de 60 silos de 24 m de haut.

Aucune garantie  »

A force de frapper aux portes et d’envoyer des courriers, nous avons pu rencontrer quelques personnes, précisent les riverains. Mais ce sont toujours des rencontres organisées de dernière minute et informelles. On en ressort noyés de belles paroles, mais sans garantie, ni engagement écrit. Tout le monde se renvoie la balle et nous balade ». Petit à petit, les riverains s’organisent.

Certains ont fait des recherches approfondies et les similitudes avec d’autres projets a tendance à éveiller leurs soupçons. « Il a déjà eu en France des accidents liés à des explosions de silos, poursuit un habitant. Le dernier est celui de Blaye en Gironde, en 1997, qui a fait onze morts et un blessé. Des débris avaient été retrouvés à 100 mètres ».

Depuis, des rapports commandés par les autorités publiques préconisent des mesures de sécurité, comme le respect d’une distance minimale de 100 m entre le site et les habitations. « Mais dans le quartier, à Trèbes, certaines habitations sont collées au site. Comment voulez-vous qu’on ne s’inquiète pas ? ». Pourtant, l’usine est répertoriée comme « site industriel toxique, chimique et inflammable » par les autorités.

Au détriment de la population

Les riverains sont formels : il n’est pas question de prendre une position politique sur le projet. Ni même de prendre position pour ou contre l’activité de Monsanto. « Nous sommes parfaitement conscients que cette entreprise reverse des centaines de milliers d’euros de taxe professionnelle et que le territoire en a besoin.

Mais les choses ne doivent pas se faire au détriment de la population qui ici ». C’est pourquoi ils réclament des garanties sérieuses quant à leur sécurité, que ce soit pendant les travaux gigantesques ou plus tard, pendant l’exploitation.

Et de conclure : « M. Ferrif, adjoint au maire et ancien employé de l’usine, dit que nous sommes ridicules de nous inquiéter. Les représentants de Monsanto nous assurent que tout se passe bien, mais refusent de s’engager par écrit sur notre sécurité. A la Dreal (Direction régionale de l’environnement, ndlr), on nous dit qu’on sera soutenu s’il y a un problème. Mais nous n’attendrons pas un problème ».

Création d’un comité de défense, recours à un avocat, à des experts… Les riverains sont bien décidés à se faire entendre.

 

Un article de Séverine Troucat, publié par lindependant.fr

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