UE : des escrocs d’après les standards européens
La déclaration, faite le 6 mars à Bruxelles par la Commissaire européenne aux Affaires intérieures Cecilia Malström, sur les proportions menaçantes de la corruption en Union Européenne n’a pas fait en principe sensation, au regard des experts. Et pourtant les chiffres mentionnés par Mme la Commissaire ne peuvent ne pas impressionner.
D’après les données officielles, publiées par Cecilia Malmström, en Europe unifiée quelque 120 milliards d’euros disparaissent chaque année à cause de la corruption. Ces milliards ne se dissipent pas dans l’air. De 20 à 25 % du coût des contrats publics viennent se déposer dans les poches des fonctionnaires, répondant de ces contrats, a précisé Mme Malmström. L’importance des commandes d’Etat dans les pays de l’UE représente, selon la Commissaire européenne, environ 15 % du PIB global de l’UE.
En somme, il n’y a rien d’extraordinaire dans les faits révélés de corruption et d’escroquerie en Europe, pensent certains experts, comme par exemple, Ivan Rodionov, professeur à l’Ecole supérieure de l’Economie.
Je pense que le niveau de corruption en Europe n’est pas considérablement inférieur à celui en Russie, dit le professeur. Tous ceux qui cherchent à faire du business dans les pays européens ont eu l’occasion de se convaincre de ce que tout n’y est pas bien. Là le problème est non moins sérieux, et enrayer la corruption est difficile partout. Aussi le montant des pertes indiqué par la Commission Européenne, n’est pas en réalité tellement important, si on les répartit par pays. D’autre part, on comprend que tout cas de vol est toujours inacceptable
Ewald Stadler, député au Parlement Européen de « l’Union pour l’avenir de l’Autriche », qui prône une plus grande transparence dans les finances, considère lui aussi la corruption comme un problème du monde entier.
Qu’est-ce qui nous donne de l’optimisme même à présent, dans les conditions de crise qui s’aggravent ? – s’est-il interrogé lors de l’une de ses interventions. – Il ne suffit pas de durcir des lois, de renforcer le contrôle. Il n’y a qu’une seule recette – octroyer de l’argent sous justification des dépenses encourues. Rien d’autre. De l’argent en échange de la justification des dépenses encourues. Là où il y a de l’argent, il y aura toujours de la corruption. Il reste à savoir comment l’enrayer.
En effet, l’escroquerie, même perpétrée suivant des standards européens, est, sans doute, partout la même. Comme l’est la lutte contre elle.
Source : La voix de la Russie via sott.net