Les accorderies boostent le troc et l’entraide
Si la crise apporte son lot de morosité depuis 2008, elle a su influencer nos modes de consommation de manière très positive. En effet, le consommateur a su s’adapter à un nouveau contexte : il a dû se montrer plus malin et s’est aussi rendu compte que l’union fait la force !Consommation collaborative et entraide ont changé la donne. Si les biens s’échangent très facilement, notamment grâce à Internet, c’est aujourd’hui le tour des services.
L’échange de services pour créer du lien social
« Échange petits travaux de plomberie contre leçon de piano. » Il y a encore peu, ce genre d’annonces aurait paru loufoque. Aujourd’hui, l’échange de services est véritablement rentré dans les moeurs. Et c’est plutôt logique : tout le monde a un talent ou une compétence particulière. Alors, pourquoi garder cela pour soi alors qu’on peut partager son savoir et bénéficier en retour de celui des autres ?
C’est surtout vrai dans un contexte ou de plus en plus d’individus sont marginalisés, faute de moyens.
Échanger et coopérer
Pour lutter contre l’exclusion, le réseau des Accorderies développe et encourage l’échange de services et de coopération. Dans chaque Accorderie, c’est-à-dire un regroupement de personnes qui deviennent des Accordeurs, est mise à disposition toute une panoplie de services et conseils.
Tout type de services peut être rendu, et tous ont la même valeur. Ainsi, on échange 1h de service contre 1h d’un autre, sur le principe de l’égalité. Les échanges de services sont comptabilisés dans une «banque de temps ». Chaque participant dispose d’un « compte temps », et paie non pas en monnaie mais en « chèques temps » pour profiter des services.
Dans une Accorderie, on ne consomme pas : on s’entraide
L’histoire des Accorderies
La première Accorderie a vu le jour à Québec en 2002. L’objectif était dès lors de lutter contre la pauvreté et l’exclusion, et favoriser la mixité sociale. Pour ce faire, on a proposé aux habitants d’un même quartier d’agir comme on le faisait dans les villages d’antan : on échange des services sur la base d’un certain savoir-faire, sans contrepartie financière. Aujourd’hui, le réseau québécois compte près de 2 000 adhérents et propose plus de 700 services.
Comme le concept de l’Accorderie répond à un besoin universel qui est celui d’accéder au savoir et à la connaissance d’une part, et d’exprimer ses propres compétences d’autre part, il est assez logique que le modèle s’exporte dans d’autres pays. De plus, comme le système est souple, il s’adapte à toutes les cultures. De cette manière, le réseau des Accorderies, canadien à la base, est venu s’implanter en France en 2011, grâce à un partenariat avec la Fondation Macif. Aujourd’hui, il existe plusieurs unités à Paris, à Chambéry et dans la Drôme.
Source : http://www.consoglobe.com/accorderies-boostent-troc-entraide-cg