Sea Shepherd assigne les braconniers japonais de l’institut de Recherche sur les Cétacés (ICR) devant la cour suprême des Etats-Unis !…
Dans une conférence de presse Lundi au National Press Club de Washington D.C, la Sea Shepherd Conservation Society a annoncé qu’elle avait enregistré une demande judiciaire devant la cour suprême des Etats-Unis contre l’Institute for Cetacean Research (ICR, Japon), une entreprise commerciale déguisée en institut de recherche et subventionnée par le gouvernement japonais. Cette action intervient en réponse à une injonction hautement irrégulière délivrée en Décembre dernier par la cour d’appel des Etats-Unis de la 9ème chambre de l’état de Washington en faveur de l’ICR, qui ordonne à Sea Shepherd de ne pas “naviguer à proximité”, ni “d’attaquer physiquement” les vaisseaux de la flotte baleinière ni même de les approcher à moins de 550 yards (450m).
“Nous pensons que la cour du 9ème district a rendu son arrêté de manière irrégulière sans qu’aucune des parties ne demandant qu’un tel ordre fut rendu et sans publier un avis écrit expliquant le pourquoi de cette injonction,” a dit le conseiller légal principal de Sea Shepherd aux Etats-Unis, Me Charles Moure. “Cette irrégularité n’a amené absolument aucune opportunité pour résoudre l’affaire légale et a donné des arguments contre cette injonction.” A t’il dit. “Elle a aussi ignoré un rendu de justice raisonable en faveur de Sea Shepherd par la cour de district en Février 2012 et n’a pas demandé à l’ICR de donner ses obligations pour sécuriser une injonction en instance, ce qui est une procédure standard et est généralement requis devant la loi quand un tiers obtient une injonction. Sea Shepherd cherche une suspension de l’injonction en attendant une opinion de la 9ème chambre”, a t’il conclu.
Moure était accompagné de personnels du QG de Sea Shepherd USA et d’un invité très spécial, l’avocat emblématique de l’environnement et président de la Waterkeeper Alliance: Robert F. Kennedy Junior, fils du politicien Robert F. Kennedy. Kennedy a teléphoné au cours de la réunion dans un élan de solidarité avec Sea Shepherd et son estimé fondateur, le capitaine Paul Watson, pour demander expressément que les Etats-Unis soutiennent le groupe conservationiste dans son travail. Il devait être physiquement présent à la conférence de presse, mais son avion fut empêché de voler à cause du brouillard en dernière minute, il s’est donc adressé aux participants de l’assemblée par voie téléphonique.
“C’est une mission qu’eux seuls sont capables de remplir et ceci est absolument vital pour le renforcemet des accords internationaux en haute mer, qui ne sont pas autrement mis en application”, a dit Kennedy Jr aux journalistes présents. Se référant aux trouble légaux qui ont maintenus le capitaine Watson en mer afin d’éviter d’être extradé vers le Japon sur des accusations qui sont politiquement fondées, Kennedy Jr a appelé l’ICR japonais “une organisation pirate déguisée en groupe de recherche scientifique”. Il a déclaré: “Nous ne devons pas entraver Paul Watson et Sea Shepherd, nous devrions lui donner des lettres de cachet (NdT: en référence aux lettres de cachet que les rois européens délivraient à leurs capitaines corsaires. Les corsaires étant des pirates travaillant pour les États, tandis que les pirates eux, travaillaient pour leur compte…) afin de soutenir et de reconnaître la valeur extrêmement importante de ses activités pour notre pays et pour la communauté mondiale, bataillant une organisation pirate (NdT: comme quoi on est toujours le “pirate” ou le “terroriste” de quelqu’un…) qui est en violation des lois internationales. Il remplit un immense service public pour nous tous…” Kennedy Jr et le capitaine Paul Watson ont tous deux été nommés “Héros de la Planète” par le magazine Times.
Susan Hartland, directrice administrative de Sea Shepherd a dit que Sea Shepherd est guidé par la Charte des Nations-Unies pour la Natureet est la seule organisation au monde dont la mission est de faire appliquer les réglementations environnementales en haute mer. “L’ICR a non seulement le culot de défier la loi internationale pour braconner des baleines dans un sanctuaire désigné comme tel, mais il vient également ici aux Etats-Unis avec ses lobbyistes et ses avocats grassement payés et ose attaquer en justice une organisation charitable 501(c)3 ayant pignon sur rue et n’ayant aucun problème avec la justice, soutenue par des citoyens non seulement des Etats-Unis mais du monde entier.”, a t’elle dit. “Si les Etats-Unis faisaient leur travail de faire respecter les accords maritimes existants, nous ne serons pas dans cette position”, a t’elle ajouté.
Malgré le rendu préliminaire de la 9ème cour d’appel demandant à Sea Shepherd USA de ne pas agir en défense des baleines dans sa campagne dans l’ocean du grand sud, Scott West, directeur du renseignement et des enquêtes de Sea Shepherd a dit que les baleiniers japonais sont “les criminels et les agresseurs” dans ce scenario. “Le fait est que cette injonction de la 9ème chambre est des plus irrégulière et constitue de manière possible un rendu illégal. C’est pourquoi nous avons fait appel devant la cour suprême des Etats-Unis. Nous demandons à la cour suprême de ramener la 9ème chambre à la raison et d’empêcher cette chambre de chouchouter ces criminels et donc d’annuler l’injonction à l’encontre de Sea Shepherd.” A t’il conclu.
Sea Shepherd USA a renforcé l’intégrité du sanctuaire baleinier internationalement reconnu et établi dans l’Océan du Grand Sud contre les baleiniers japonais durant 8 saisons consécutives, le faisant légalement, efficacement et avec une sécurité record et immaculée. Cette saison, la 9ème, est gérée par Sea Shepherd Australie, une entité séparée.
Le 2 Octobre 2012, le New York Times a rapporté que Sea Shepherd a coûté aux baleiniers 20,5 millions de dollars juste pour la saison 2010-2011. L’efficacité de l’organisation en a fait la cible d’une campagne de 30 millions de dollars par le gouvernement japonais, utilisant l’argent de ses contribuables ainsi que des fonds siphonnés sur les dons faits pour les victimes du tsunami, argent qui fut donné au japon par des gens du monde entier pour aider les citoyens japonais affectés par le désastre, dont beaucoup sont toujours dans le besoin, et non pas pour subventionner une industrie baleinière destructrice et en banqueroute. Les Etats-Unis, ainsi que l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas ont déclaré publiquement “s’opposer résolument” à la chasse à la baleine (incluant des espèces en danger d’extinction) dans un sanctuaire, mais les Etats-Unis ont peu fait pour soutenir en pratique leur réthorique. Le cas enregistré maintenant à la cour suprême des Etats-Unis va forcer la main de cette affaire dans l’espoir d’amener cette bataille incessante à une juste et bonne conclusion pour les baleines et le futur de nos océans.