Viande de cheval : le scandale enfle
Findus France a annoncé vendredi le retrait temporaire des rayons français et suédois de trois de ses plats préparés à la suite de la découverte au Royaume-Uni d’importantes quantités de viande de cheval dans des recettes censées contenir 11 à 18 % de viande de bœuf uniquement.
Lasagnes, hachis Parmentier et moussaka. Les produits concernés, des lasagnes bolognaises, du hachis parmentier et de la moussaka, « ne comportent aucun risque sanitaire », précise la marque, qui « tient à s’excuser de ce problème de conformité auprès des consommateurs » et se dit « conscient de l’enjeu moral et culturel de ce problème ».
La marque souligne cependant que « la viande de cheval identifiée provient d’un abattoir agrée de l’Union européenne, qui produit du bœuf et du cheval pour la consommation alimentaire humaine » et que cette installation « se doit de respecter les normes sanitaires alimentaires en vigueur ». Elle assure du même coup « qu’aucun des 200 autres produits de la gamme Findus n’est concerné ».
Un scandale venu d’Angleterre. L’Agence britannique de sécurité alimentaire (FSA) a annoncé jeudi avoir découvert jusqu’à 100 % de viande de cheval dans des lasagnes censées être au bœuf, distribuées par Findus et fabriquées par la société française Comigel, basée à Metz. En soirée, la chaîne de supermarchés Aldi a annoncé que deux autres plats préparés distribués au Royaume-Uni par Comigel, des lasagnes et des spaghettis bolognaise, de la marque Today’s Special contenaient entre 30 % et 100 % de viande de cheval.
L’antenne britannique de Findus a commencé cette semaine à rappeler les lots concernés, après avoir été avertie par l’un de ses fournisseurs, le français Comigel. Findus Suède a dit vendredi avoir aussi rappelé des milliers de lots de « lasagnes de boeuf » surgelés après des tests positifs à la viande chevaline.
De la viande d’origine roumaine. La viande contenue dans ces plats était d’origine roumaine, a indiqué l’entreprise française Comigel, qui distribue ses articles dans seize pays. Dans un premier temps, elle avait été présentée comme étant d’origine française, par les autorités sanitaires du Luxembourg, où ces plats ont été préparés. Cette source a précisé que la viande avait été frauduleusement étiquetée « viande bovine ». Les lasagnes en question étaient vendues par la société luxembourgeoise Tavola, filiale de Comigel.
Une « traçabilité insuffisante ». La direction de la répression des fraudes (DGCCRF) a confirmé vendredi la présence de viande de cheval dans des plats cuisinés et tente à présent d’identifier l’origine de la « tromperie ». « Les contrôles réalisés par les enquêteurs de la DGCCRF ont confirmé la présence de viande de cheval mélangée à de la viande de boeuf et ont mis en évidence que la viande avait transité par plusieurs intermédiaires au niveau européen, avec une traçabilité insuffisante », indique la DGCCRF. Toute tromperie « doit être sévèrement santionnée », a pour sa part averti vendredi soir dans un communiqué le ministre de l’Agriculture et de l’agroalimentaire Stéphane Le Foll. Le ministre « demande que l’enquête soit menée à son terme dans les meilleurs délais afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire ».
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