Pilule de troisième génération: la liste des plaignantes s’allonge
Près de 30 nouvelles plaintes seront déposées début janvier. Un chiffre qui devrait encore augmenter, prédit un avocat.
Les plaintes de 30 femmes s’estimant victimes de pilules contraceptives de troisième et quatrième génération seront déposées début janvier au tribunal de Bobigny contre les laboratoires fabricants, a indiqué samedi leur avocat, confirmant une information du « Monde » de samedi 29 décembre.
Suite à la plainte déposée le 14 décembre par Marion Larat, une jeune femme handicapée à 65% depuis un AVC qu’elle impute à sa pilule de troisième génération, « nous avons reçu des dizaines de lettres et de coups de fil. A l’heure actuelle, nous avons reçu 30 dossiers complets, en plus de celui de Marion », a expliqué Me Philippe Courtois, l’un des deux avocats de la jeune femme, selon qui « ce chiffre devrait augmenter dans les semaines qui viennent ».
D’importantes séquelles
Ces 30 nouvelles victimes âgées de 17 à 48 ans ont subi des problèmes de santé graves : AVC (15 femmes), embolies pulmonaires (trois femmes), thromboses veineuses, phlébites. Certaines – l’une est décédée – ont gardé d’importantes séquelles : tétraplégie, hémiplégie, épilepsie et aphasie. « Les plaintes seront déposées dans les premiers jours de janvier au tribunal de Bobigny », a-t-il ajouté.
Elles viseront les fabricants des pilules de troisième et quatrième générations : Bayer, Schering, Merck et Pfizer, a précisé l’avocat.
La plainte de Marion Larat, déposée le 14 décembre contre Bayer pour « atteinte involontaire à l’intégrité de la personne humaine », était une première en France, même si le laboratoire est l’objet de plusieurs actions en justice aux Etats-Unis.
2 millions de femmes prennent cette pilule
L’agence du médicament a lancé plusieurs alertes dans le passé sur les risques thrombo-emboliques des pilules de troisième génération, prises aujourd’hui par 1,5 à 2 millions de femmes en France, préconisant qu’elles ne soient prescrites qu’en second recours.
Ces démarches judiciaires viennent relayer des critiques contre les pilules contraceptives de troisième génération, notamment aux Etats-Unis, où pas moins de 13.500 plaintes ont été déposées contre la pilule YAZ, également du laboratoire Bayer.
En France, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé mi-septembre la fin du remboursement par la Sécurité sociale de ces pilules, qui ne prendra cependant effet qu’à compter du 30 septembre 2013.
Cette décision a été prise après les conclusions rendues par la Commission de transparence de la Haute autorité de santé (HAS), qui a relevé « un risque de complications thrombo-veineuses (les phlébites) deux fois plus élevé que chez les femmes sous pilules de 2e génération ».