Un H5N1 « hautement pathogène » décime les canards
Un virus de grippe aviaire, plus virulent et jamais identifié auparavant en Indonésie, est responsable de la mort de centaines de milliers de canards ces dernières semaines dans le pays, révèle le vétérinaire en chef du gouvernement dans un courrier.
« Nous avons trouvé un sous-type du (virus) H5N1 de la grippe aviaire hautement pathogène, de clade 2.3 », indique Syukur Iwantoro dans une lettre aux administrations locales et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce clade est un nouveau clade trouvé pour la première fois en Indonésie, très différent du type de grippe aviaire précédemment identifié, qui était de clade 2.1″, précise-t-il.
Un clade correspond communément à un groupe d’organismes vivants présentant un ancêtre commun.
La fédération des éleveurs de volaille a déclaré au ministère de l’Agriculture la mort de plus de 300.000 canards dans plusieurs provinces de l’île de Java depuis le mois de novembre.
Syukur Iwantoro a recommandé la poursuite des recherches afin de déterminer si ce virus provenait d’une mutation génétique du virus connu jusqu’à présent, où s’il s’agissait d’une nouvelle souche provenant de l’étranger.
Nous pensons que le virus a pu se propager (à l’Indonésie) depuis l’étranger, peut-être le Vietnam ou la Thaïlande », a expliqué Emil Agustiono, secrétaire de la commission nationale du contrôle des zoonoses.
L’Indonésie, maillon faible dans la lutte contre la grippe aviaire
L’Indonésie, immense archipel de 240 millions d’habitants, est le pays qui a enregistré le plus grand nombre de décès du fait de la grippe aviaire. Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la maladie y a fait 157 morts depuis 2003, dont neuf en 2011, sur un total de 357 dans le monde.
L’Indonésie est souvent considérée comme un maillon faible dans la lutte contre la grippe aviaire, de nombreux ménages continuant à vivre en contact constant avec des volatiles non immunisés, malgré une loi l’interdisant.
Le virus H5N1 se transmet de l’animal à l’homme, mais les scientifiques craignent qu’une mutation ne permette des contaminations d’homme à homme, ce qui pourrait déclencher une pandémie.