Fin du monde, Bugarach au 12/12/2012 ( VIDEO )
Je suis allé à Bugarach le 12/12/2012 afin de visualiser en direct le niveau de bêtise de certain et vous le transmettre en vidéo !
Un village fantôme, ni plus…ni moins…
un petit regroupement de journalistes à l’entrée du village afin de vendre du buzz, 4/5 curieux croisés au pied de la montagne et à 50 mètres du sommet 4 chiens qui courraient derrière un sanglier .
Je souhaite bien du courage aux illuminés qui s’y retrouverons car personnellement je suis monté à pied à quelques mètres du sommet et le vent y est glacial, la terre elle même est gelée, devenue aussi dure que de l’acier glissante comme une patinoire !
http://www.youtube.com/watch?v=jn0L4c93E4U
Article de » lanouvellerepublique.fr »
Le 21 décembre approche et tous les regards se tournent vers Bugarach, village de 200 âmes enserré dans l’austère relief de l’Aude, à l’ombre d’un mont de 1.231 m, tout en bourrelets de pierres dures. C’est de ce « Bug », comme l’appellent les locaux, que la légende est partie.
Montagne inversée – un caprice de la tectonique des plaques qui a placé les strates les plus anciennes au-dessus –, le pic (ou Pech) de Bugarach a tout pour faire vibrer les mystiques : un sommet qui déchire la brume, des grottes qui le traversent, une teneur en fer à faire se pâmer les magnétiseurs. A l’approche du 21 décembre 2012, une interprétation apocalyptique des prophéties mayas a fait le reste, désignant le village comme seul refuge lors de la fin du monde. Certains affirment même qu’une soucoupe volante emmènerait les élus. Les médias en font leur miel, les professionnels du tourisme leur beurre.
« Des gens nous demandent parfois comment se rendre au garage à ovnis, le « bu-garage » », s’amuse Annie, à l’office de tourisme de Quillan, voisine de Bugarach. Idem à la ville thermale de Rennes-les-Bains, à 9 km du mont, où quelques demandes un peu farfelues atterrissent « depuis des années ». « Quand on sent que nous ne sommes pas assez spirituelles pour eux, on les envoie là-haut », racontent en riant les trois hôtesses du point info, occupées à plier des rubans pour les décorations de Noël. « Là-haut », c’est la petite boutique de Debowska Productions. En vitrine, une imposante collection de vidéos sur les secrets de « la montagne magique » ou « les sources sacrées » ; à l’intérieur, des brochures pour des stages de développement personnel ou d’« éveil à la magie des énergies cristallines ».
« C’est la région la plus pauvre de France, elle ne vit presque que grâce au tourisme, remarque avec indulgence une des hôtesses du point info de Rennes-les-bains. On verra l’année prochaine s’il y a de vraies retombées. »
Un pays de légendes
« Entre les Templiers, les Cathares, les légendes de trésors enfouis et les sources, le coin a toujours eu ce côté mystique », constate le préfet Éric Freysselinard. Et son lot « d’originaux » en cheveux, qui croisent avec les randonneurs sur les sentiers touristiques. Tous font étape à Rennes-le-Château, qui surplombe Bugarach. « Depuis un siècle, ils vivent sur la légende » du trésor de l’abbé Saunière, jalouse Jean-Pierre Delord, maire de Bugarach depuis trente-six ans. « Ils ont plus de 100.000 visiteurs par an, pourquoi pas nous ? », ajoute-t-il, tout en feignant de s’agacer des équipes de télé du monde entier qui défilent en quête de signes précurseurs de la fin du monde.
Au village, les 200 habitants – mélange de vieillards et d’Européens en exil rural – sont partagés. Certains voudraient que les médias « soient censurés », d’autres y voient une aubaine pour « faire connaître la région », relatait le quotidien local, L’Indépendant, au lendemain d’une réunion publique.
Terre-à-terre le Berrichon. Tentez l’expérience. Remontez la rue Moyenne de Bourges et posez la question : « Pensez-vous que la fin du monde soit programmée le 21 décembre 2012?? » Les réponses se feront toujours avec de gros yeux qui en disent long sur le crédit accordé à cette interprétation faite du calendrier maya. Quand Jean parle de « grand n’importe quoi », Caroline lâche « foutaises ». Robert dit : « Il faut quand même être sacrément allumé pour croire à tout ça ». Mélanie répond « connerie ».
Pour Jean-Pierre Delord, l’affaire est tranchée depuis les premières rumeurs, fin 2010 : « Le tourisme a besoin d’être développé pour faire vivre les gens. » A Bugarach plus qu’ailleurs, où à peine plus de la moitié des 167 logements usés par le temps sont occupés à l’année, où le taux de chômage atteint 23 %, et le salaire moyen mensuel à peine 1.000 €
Une manne touristique
Dès novembre, les deux restaurants de la ville tombent le rideau. Ce début de décembre, reste la Ferme de Janou, rouverte « sur demande du maire, sinon il n’y a rien pour accueillir les gens », explique Lucas Antech, qui jongle entre sa boutique de produits régionaux et son barnum. Comme les gîtes du village, le camping et quelques particuliers opportunistes, il a pris le parti de « profiter de l’occasion » : quelques tablées de journalistes et de curieux font tourner la cuisine, un millier de « cuvées Fin du monde » ont été vendues depuis le printemps et un « menu Fin du monde » à 30 € sera proposé le 21 décembre. Un peu plus loin dans la vallée, Limoux a organisé des « soldes de la Fin du monde », Rennes-le-Château un « bal de Fin du monde ». T-shirts, cartes postales et babioles « Fin du monde » se vendent au prix fort dans presque toutes les boutiques du secteur.
Le 21 décembre 2012, alors que certains auront déboursé 1.500 euros, prix d’une nuit dans un gîte à Bugarach pour passer entre les météorites?; pendant que certains se rueront sur leurs smartphones pour télécharger une application GPS conçue pour rallier le fameux village?; pendant que d’autres, ne pouvant se rendre dans l’Aude, caresseront une pierre de Bugarach dégotée sur internet, Mélanie, invitée chez des amis « pour une grosse soirée raclette avant d’aller en boîte de nuit » appliquera comme toujours sa philosophie de vie : vivre chaque jour comme le dernier. « Sauf que ce sera pas le dernier. »
Source : http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2012/12/16/Bugarach-attend-la-fin-du-monde