LES CONSOMMATEURS PAYENT POUR LES POLLUTIONS D’ORIGINE AGRICOLE
Lylibre: Quelqu’un aurait vu mon fusil ???
«La dépollution de l’eau coûte entre 600 millions et 1,2 milliard d’euros chaque année. Les agriculteurs, bien que responsables principaux des pollutions par les pesticides et les nitrates, ne participent à ce coût qu’à hauteur de 1,2 % alors que les consommateurs en payent 90 % !», a dénoncé Alain Bazot, président de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.
Il s’exprimait lors des huitièmes rencontres parlementaires de l’agriculture durable, organisées à Paris le 4 décembre 2012, en prenant soin de « ne pas stigmatiser les agriculteurs, mais leurs modes de production favorisés par la Pac ». Pourtant, son exposé est sans appel : «Il y a une violation patente du principe de pollueur-payeur !»
Plusieurs professionnels ont tempéré ce constat. «Les efforts entrepris dans le Grenelle de l’environnement et avec le plan Ecophyto sont la preuve des changements des pratiques agricoles», ont expliqué plusieurs professionnels. Pour Jean-Charles Bocquet, directeur général de l’Union des industries de protection des plantes (UIPP), «les pratiques s’améliorent et on verra les résultats dans quatre ans : les agriculteurs ont plutôt besoin d’encouragements.»
Selon Alain Bazot d’UFC-Que choisir, qui se fonde sur une enquête publique de 2012, deux millions de consommateurs en zone rurale boivent de l’eau non conforme (*) aux critères de qualité. Dans plus des trois quatrs des cas, la pollution est d’origine agricole, a-t-il expliqué. Certes, 97 % de la population, principalement urbaine, bénéficie d’eau parfaitement conforme aux normes en vigueur, reconnaît-il.
Ils sont 700.000 consommateurs qui disposent d’une eau du robinet avec des taux de pesticides trop élevés, 230.000 ont des doses de nitrates qui dépassent la norme, et 200.000 ont des surdoses de selenium, indicateur de prélèvements d’eau importants, a énoncé le défenseur des consommateurs.
(*) L’eau est qualifiée de non conforme quand 25 % des prélèvements réalisés sont non conformes. L’étude a eu lieu pendant deux ans sur les 36.500 communes françaises.
Source: terresacree.org