Le monde de la finance peine à esquisser une autocritique

Les professionnels de la finance admettent que leur secteur est gangrené, mais ont du mal à prendre leur part de responsabilité.

Ce n’est pas moi, c’est lui ! Les professionnels de la finance jugent que 40 % de leurs collègues ont été amenés à se comporter de manière peu éthique ou à enfreindre la loi pour arriver à leurs fins, d’après un sondage de la société Labaton Sucharow réalisé auprès de 500 financiers des deux côtes de l’Atlantique. Que ce soit à Wall Street ou dans la City londonienne, les financiers (analystes, gérants, traders, banquiers…) sont bien moins enclins à admettre que ces agissements peu éthiques se produisent au sein même de leur institution : seuls 12 % le reconnaissent mais 1 sur 6 ne l’exclut pas… Critiques à l’égard de leurs concurrents, les professionnels de la finance le sont aussi à l’égard des régulateurs, comme la Securities and Exchange Commission (SEC). Seulement 30 % des sondés estiment que les régulateurs sont en mesure de dissuader et punir les éventuels contrevenants. Les femmes ont davantage confiance que les hommes dans l’action préventive et punitive des gendarmes des marchés.

Image écornée

Les particuliers, américains, interrogés dans un précédent sondage en septembre, sont eux particulièrement mécontents des agissements et du comportement de leurs entreprises. Les deux tiers jugent que leur mauvaise conduite a été un des facteurs déclenchant de la grande crise financière. 8 sur 10 estiment qu’ils ont pu agir de la sorte compte tenu de l’inaction du gouvernement, voire de sa complicité, illustrant la collusion et porosité entre « l’entreprise Amérique » et l’administration. Ainsi, les trois quarts des personnes interrogées avancent que les hommes politiques privilégient l’intérêt des entreprises sur celui de leurs électeurs. Une très grande majorité des sondés (83 %) se dit prête à collaborer avec le régulateur américain dans le cadre de son programme de protection des informateurs. Il offre protection et incitations (argent) à un individu témoin de malversations et désireux d’aider la SEC.

Source: Les Echos via : chroniquedelinfo