L’armée israélienne autorise le rappel de 30 000 réservistes


Le ministre israélien de la défense, Ehud Barak, a approuvé jeudi 15 novembre le rappel de jusqu’à 30 000 réservistes, susceptibles d’être mobilisés à tout moment, a annoncé le porte-parole de l’armée israélienne. « Nous sommes en train d’étendre la campagne » à Gaza, a déclaré à la télévision israélienne le porte-parole, le général Yoav Mordechaï, ajoutant que le ministre de la défense venait « sur demande de l’armée de rappeler 30 000 soldats », mobilisables immédiatement.
Cette annonce intervient alors que pour la première fois depuis 1991 des roquettes sont tombées dans l’agglomération de Tel Aviv. L’une d’elles est tombée en fin d’après-midi au large de Jaffa sans faire de blessé. L’attaque a été revendiquée par la branche armée du Jihad islamique, les Brigades Al-Qods.


Un peu plus tôt, une roquette s’était écrasée à 15 km au sud-est de Tel-Aviv, sans faire de blessé ni de dégât majeur, selon l’armée israélienne. C’est la première fois qu’une roquette de Gaza tombe si loin en territoire israélien. Selon les experts, le projectile pourrait être une roquette Fajr 5, de fabrication iranienne, qui a une portée maximale de 75 km.

Trois morts à Kyriat Malachi
Une autre roquette a frappé un immeuble dans la ville israélienne de Kyriat Malachi, tout près de l’enclave, à 25 km au nord de Gaza, tuant trois personnes, rapportent les médias israéliens qui ont diffusé des images d’un bâtiment touché de plein fouet par un projectile.

Il s’agit des premières victimes israéliennes depuis le début, la veille, d’une vaste offensive aérienne, contre le territoire palestinien tenu par les islamistes du Hamas. Les raids israéliens qui ont tué mercredi le chef militaire du Hamas, Ahmed Jabari ont continué jeudi. L’Etat hébreu a menacé d’envoyer ses troupes au sol dans le territoire côtier.

Treize Palestiniens tués, une centaine de blessés
Ces tirs interviennent au deuxième jour de l’opération militaire israélienne « Pilier de la Défense » contre les groupes armés dans la bande de Gaza. La police a fait état de salves de roquettes tombant sans discontinuer sur le sud d’Israël, notamment sur les villes d’Ashdod, Ashkelon, Gan Yavné, Kyriat Gat et Beersheva, la capitale de Néguev, à 40 km du territoire palestinien, causant des dégâts matériels.

Trois Palestiniens ont été tués jeudi lors d’un raid aérien à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Ils appartenaient aux Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas au pouvoir à Gaza, selon un communiqué de cette organisation. Deux autres Palestiniens ont été tués lors d’un raid sur le nord de la bande de Gaza.

Au total, treize Palestiniens ont péri, dont deux mineurs et une femme, et 115 ont été blessés. Le Hamas a rejeté jeudi « toute discussion sur une trêve avec Israël en ce moment ». « Nous ne nous laisserons plus abuser par les duperies de l’occupation. Nous considérons que discuter d’une trêve en ce moment reviendrait à fournir une couverture supplémentaire à la poursuite de l’escalade contre Gaza », a déclaré Sami Abou Zouhri, un porte-parole du Hamas.

Impuissance de l’ONU
Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni en urgence dans la nuit de mercredi à jeudi pour discuter des raids israéliens contre la bande de Gaza, mais sans finalement prendre de décision. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ainsi que la France, ont appelé à éviter une escalade des combats et exhorté les parties à la retenue.

Toutefois, Washington et Londres ont clairement soutenu Israël. Le président américain Barack Obama s’est entretenu par téléphone avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président égyptien Mohamed Morsi pour réaffirmer le droit d’Israël à l’autodéfense, a annoncé la Maison Blanche, qui a ajouté par la voix du porte-parole Jay Carney qu’il n’y avait « aucune justification pour la violence » du Hamas. Le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, a également condamné le Hamas, le considérant comme « le principal responsable de la crise actuelle » à Gaza et en Israël.

L’Egypte condamne l' »agression » israélienne
La Russie a jugé quant à elle que les raids israéliens étaient une réaction « disproportionnée » aux tirs de roquettes des groupes armés palestiniens, qu’elle considère également comme « inacceptables ».

L’Egypte, qui joue habituellement les intermédiaires entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, a jugé inacceptable l' »agression » israélienne par la voix de son président, Mohamed Morsi, et rappelé son ambassadeur en Israël. Le Caire a demandé aux Etats-Unis d’intervenir « immédiatement » auprès d’Israël pour qu’il cesse ses raids aériens. Selon le porte-parole du gouvernement du Hamas, Taher Al-Nounou, le premier ministre égyptien, Hicham Qandil, se rendra vendredi dans la bande de Gaza, visée par une opération militaire israélienne condamnée par Le Caire, a annoncé jeudi le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza. Une visite confirmée par les autorités égyptiennes.

Dans le reste du monde arabe en revanche, les réactions condamnent unanimement Israël. A Tunis, quelques centaines de Tunisiens manifestaient contre Israël jeudi en milieu de journée dans le centre de la capitale.

source: le monde