Le FMI redoute que l’austérité en Europe soit « socialement intenable »
Le FMI redoute que l’austérité en cours dans certains pays européens ne devienne « politiquement et socialement intenable » à l’heure où la protestation contre les plans d’économies continue en Grèce et au Portugal.
Le FMI redoute que l’austérité en cours ne devienne « politiquement et socialement intenable » à l’heure où la protestation contre les plans d’économies continue en Grèce et au Portugal, selon un rapport publié jeudi. Il y a « un risque que l’austérité devienne politiquement et socialement intenable dans les pays de la périphérie » de la zone euro (Grèce, Portugal, Espagne), a indiqué le Fonds monétaire international dans une synthèse rédigée à l’occasion du récent sommet du G20 au Mexique.
« Il faudra encore des années pour mener à bien les réformes budgétaires et structurelles » dans ces pays, prévient le Fonds.
Lors de son assemblée générale début octobre à Tokyo, l’institution avait déjà reconnu avoir sous-estimé l’impact des plans d’austérité sur la croissance dans les pays européens sous assistance financière internationale, notamment la Grèce. Pointant un autre risque pesant sur la zone euro, le FMI estime dans ce rapport que certains pays pourraient retarder leur recours aux mécanismes d’aide pour des « raisons politiques ».
Début septembre, la Banque centrale européenne (BCE) a mis en place un programme de rachat d’obligations publiques (OMT) pour faire baisser les taux d’emprunts mais aucun pays n’y a jusque là fait appel. L’Espagne, pressentie pour l’inaugurer, s’y refuse jusqu’à présent, craignant de devoir se plier à de nouvelles mesures d’austérité imposées via le Fonds de secours européen (MES). Mettant en garde contre ces risques politiques, le FMI affirme qu’une « nouvelle aggravation des tensions » dans la zone euro obligerait les gouvernements à accélérer encore leur ajustement budgétaire, avec la possibilité de pertes pour la croissance encore « plus importantes ».
Le Fonds, qui continue de prévoir une croissance mondiale de 3,6% en 2013, estime toutefois que le risque que ce taux soit finalement inférieur à 2% a quadruplé, passant de 4% en avril à 17% en septembre. Selon le FMI, une croissance mondiale sous les 2% pourrait impliquer une récession des économies avancées » et un « ralentissement important » des puissances émergentes. « Les incertitudes sur l’avenir (…) sont encore considérables », écrit le Fonds.
Source : AFP