L’AIE se penche sur l’effet du changement climatique sur la sécurité énergétique
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a organisé jeudi sa première réunion avec des industriels et des entreprises du secteur de l’énergie pour mieux évaluer l’impact du changement climatique sur la sécurité énergétique, a-t-elle annoncé.
Beaucoup a été dit sur la façon dont notre système énergétique affecte le climat, mais très peu l’a été sur l’inverse: les effets du changement climatique sur notre système énergétique, souligne la directrice exécutive de l’agence énergétique des pays développés, Maria van der Hoeven, dans un communiqué.
Même s’il s’agit d’un hasard de calendrier –la réunion était prévue depuis des mois– elle intervient quelques jours seulement après l’ouragan Sandy, qui a dévasté la côte nord-est des Etats-Unis et surtout fait vaciller une partie du système électrique et énergétique de la première puissance mondiale.
Une météo extrême comme celle-ci menace le transport de l’électricité, les livraisons de carburants, mais aussi les réseaux de chauffage, de transport et de communications qui reposent sur l’énergie, constate l’AIE.
Le changement climatique pourrait affecter la façon dont l’énergie sera produite et consommée à l’avenir. Des régions plus chaudes pourraient être exposées à des demandes d’électricité plus grandes pour climatiser en été. Le réchauffement peut aussi affecter la production électrique, des centrales nécessitant de l’air et de l’eau pour les refroidir, résume-t-elle.
En outre, le niveau des mers et les inondations posent des problèmes pour l’infrastructure énergétique et le transport de l’énergie, s’inquiète l’agence.
L’AIE reconnaît qu’elle n’en est qu’à de modestes premiers pas, mais a lancé des initiatives pour aider des pays à renforcer la résistance de leurs systèmes énergétiques.
Outre des réunions plus fréquentes et la possible création d’un groupe de travail sur ce sujet, le bras énergétique de l’OCDE va mettre en place une base de données de mesures qui renforcent la sécurité énergétique et introduire plus de projections climatiques dans ses prévisions énergétiques, dont l’AIE s’est fait une spécialité.
Basée à Paris, l’AIE rassemble 28 pays, dont une grande partie des pays européens, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, le Japon ou encore la Corée du Sud.