Fed : Ben Bernanke peut inscrire son action dans la continuité
A la Federal Reserve, la réélection de Barack Obama se traduit a priori par la continuité. Mitt Romney avait dit très clairement tout le mal qu’il pensait de la politique monétaire très accommodante conduite par Ben Bernanke, le patron de la banque centrale. Avec deux assouplissements monétaires « fermés » qui ont porté sur 2.300 milliards de dollars et un troisième, cette fois sans limite temporelle, lancé en septembre dernier, la Fed fait courir un grand danger inflationniste au pays, selon le camp républicain. On savait donc que s’il avait été élu, le candidat républicain aurait nommé quelqu’un d’autre. Et plutôt un faucon.
Programme Twist
Dans l’immédiat, la politique de la Fed va se poursuivre. En septembre, l’institut de Washington a annoncé le lancement d’un assouplissement quantitatif ouvert, qui n’a pas de limite temporelle. La Fed achète pour 40 milliards de dollars d’actifs immobiliers titrisés, chaque mois, pour exercer une pression baissière sur les taux d’intérêt à long terme. Non sans succès. Les banques commerciales ne transmettent pas l’intégralité de ces conditions favorables à leurs clients, ce qui irrite la Fed, mais la faiblesse des taux a toutefois permis à beaucoup d’Américains de refinancer leur hypothèque.
A cela s’ajoute le programme Twist, qui portait à l’origine sur 400 milliards de dollars et a été étendu, en juin, à 267 milliards de dollars supplémentaires. Il s’agit d’échanger au bilan de la Fed (qui n’est pas augmenté, du coup) des titres courts par des titres longs. Le programme va toutefois s’éteindre d’ici à la fin de l’année, l’institut monétaire n’ayant plus guère de titres courts dans ses livres. C’est pourquoi de nombreux opérateurs de marché pensent que la Fed va de nouveau acheter des obligations d’Etat, d’ici peu.