Croissance, emploi, investissement… L’optimisme n’est pas de rigueur pour 2013
PREVISION – La Commission européenne vient de présenter ses prévisions économiques et elle prédit une année 2013 difficile pour la France…
«Les Français ont toujours sous-estimé le fait que la crise nous atteindrait. Et effectivement, jusqu’à présent, nous vivions un «simple» ralentissement économique. Nous sommes désormais confrontés à une croissance nulle», lance Jean-Paul Betbèze, chef économiste au Crédit agricole.
Et la situation ne devrait pas s’améliorer en 2013. Selon la Commission européenne, la France connaîtra alors une croissance de 0,4%… Bien loin des 0,8% calculés par Bercy. Du coup, le déficit public pourrait atteindre 3,5% du PIB, et non 3% comme le veut le gouvernement. «0,5 point de plus, ce sont 10 milliards d’euros supplémentaires à trouver», rappelle l’économiste Jean Pisani-Ferry.
Les ménages devraient moins consommer
Ceci dit, même si la croissance n’est que de 0,4% en 2013, elle sera toujours plus dynamique qu’actuellement. Ce sera donc un mieux. «Mais le moral des troupes est affecté. Les ménages pourraient moins consommer et les entreprises ralentir encore leurs investissements», redoute Jean-Paul Betbèze. C’est exactement l’avis de la Commission européenne. Elle s’attend à une baisse de la consommation privée, qui avait pourtant bien résisté jusqu’à présent.
D’après elle, les entreprises vont continuer de perdre des parts de marché à l’export et la réforme des banques, qui les contraint à renforcer leurs fonds propres, pourrait même empirer la situation, en resserrant un peu plus le robinet du crédit. Résultat : le chômage continuera d’exploser, pour atteindre un taux de 10,7% en 2013, contre 10,3% actuellement… et 9,6% l’an dernier.
Le pacte de compétitivité «pourrait changer la donne»
Reste que ces sombres prévisions ne tiennent pas compte du pacte de compétitivité présenté mardi par le gouvernement, «c’est un changement qui peut faire évoluer la donne», explique à 20 Minutes un membre de la Commission européenne.
Les entrepreneurs vont-ils profiter des baisses d’impôts promises pour investir davantage dès 2013? Pour Jean-Paul Betbèze, «il ne faut pas dramatiser la situation, mais elle est sérieuse. Le seul moyen de s’en sortir est de renforcer le dialogue social». Ce qui est mal engagé, étant donné que les négociations sur la sécurisation de l’emploi entre les syndicats et le patronat patinent.
En tout cas, pour Bruxelles, la vraie reprise se fera en 2014, avec une hausse de la consommation et des investissements. La croissance pourrait alors atteindre 1,2%. Mais ce ne sera toujours pas suffisant pour faire reculer le chômage.
Source : http://www.20minutes.fr/economie/1037908-croissance-emploi-investissement-optimisme-rigueur-2013