La retraite à 60 ans revient partiellement


Le dispositif «carrières longues» est étendu à partir de ce jeudi 1er novembre. 28.000 personnes en profiteront durant les quatre prochains mois.
Promesse du candidat Hollande, le décret élargissant le retour partiel à la retraite à 60 ans entre en vigueur aujourd’hui. Il ouvre le dispositif «carrière longues», jusqu’à présent réservé aux personnes ayant travaillé avant 18 ans, à celles ayant cotisé avant 20 ans. Sous réserve qu’ils aient cotisé 41,5 ans, dont cinq trimestres avant 20 ans.

Pour commencer, 28.000 personnes pourront faire jouer leurs droits entre novembre et février 2013, a indiqué la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV). Au total, 70.000 personnes en profiteront l’année prochaine au titre du régime général et 100.000 à partir de 2015, quand le dispositif tournera à plein.

La réforme, qui coûtera 1,06 milliard d’euros au régime général, devrait ne pas aggraver le déficit de la branche vieillesse: le gouvernement a eu la main lourde sur son financement. Une augmentation des cotisations salariales et patronales de 0,1 point chacune (puis 0,25 point à partir de 2017), appliquée dès aujourd’hui. «Cela fera 1,40 euro supplémentaire de prélèvement par mois pour un salarié au smic», a minimisé Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, lors de la présentation de la mesure fin juin.

Une mesure sur-financée
Au total, il se trouve que ces recettes devraient excéder le coût de la mesure. «Le gouvernement a prévu une augmentation des cotisations vieillesse qui se révèle supérieure à la dépense nouvelle, dont acte», expliquait en juin également le président de la CNAV, Gérard Rivière. Aujourd’hui, on explique à la CNAV que le gouvernement, par peur de présenter une mesure qui aurait plombé le déficit, a préféré viser large. D’un autre côté, si la mesure coûte moins cher que prévu, c’est parce que le ministère des Affaires sociales a eu toutes les peines du monde à quantifier précisément le nombre de personnes qui pouvaient en bénéficier.

En 2013, ce seront ainsi 600 millions supplémentaires qui viendront alimenter les caisses. À l’horizon 2020, le «bénéfice» devrait s’élever à plus d’un milliard d’euros. Ce surplus n’est pas pour autant une cagnotte. Il sera affecté au remboursement du déficit de la branche (5,2 milliards en 2012, 4 milliards prévus en 2013).

Source: Le Figaro