US l’ouragan Sandy : la côte est en état d’urgence

Les autorités américaines ont multiplié ce samedi 27 octobre les préparatifs et les avertissements en prévision de l’arrivée de l’ouragan Sandy sur la côte est des Etats-Unis, dont la rencontre avec un front froid venu du Canada risque de provoquer une tempête d’une violence inédite. C’est une « tempête extrêmement rare et dangereuse » qui menace 60 millions de personnes qui doit frapper la côte Est américaine en début de semaine, avec le risque de devenir la pire tempête en sol américain depuis des décennies.

Cet ouragan est en passe de devenir une tempête «sans précédent» et pourrait laisser des millions de personnes dans le Nord-Est sans électricité pendant des jours, voire des semaines, ont déclaré des experts ce jour. Une vingtaine de centrales nucléaires le long de la Côte Est américaine sont menacées également.

La tempête Sandy*, surnommée la «Frankenstorm» (en raison de la proximité avec la fête d’Halloween mercredi) menace de frapper juste après le week-end la côte du nord-est et risque de devenir la pire tempête en sol américain depuis des décennies. Elle combine à la fois les caractéristiques d’un cyclone tropical et d’une tempête hivernale.

Les météorologues avertissent qu’elle apportera des vents violents, des montées des eaux significatives, d’importantes chutes de neige et de pluie.

L’état d’urgence a été déclaré dans les États du New York, la Maryland, la Pennsylvanie, la Virginie et une partie de la Caroline du Nord. Quelques 45 500 soldats sont prêts à intervenir au besoin. Sandy a déjà fait 59 morts dans les Caraïbes, essentiellement en Haïti et à Cuba. Après avoir traversé les Bahamas vendredi, l’ouragan a été rétrogradé pendant quelques heures au rang de tempête tropicale samedi, avant de redevenir un ouragan de catégorie 1. La tempête continue de se diriger vers les États-Unis.

La confluence de l’ouragan et du front froid devrait s’opérer mardi matin, une semaine avant la présidentielle, quand l’énorme masse d’air touchera les terres entre la Virginie et le Massachusetts, deux Etats séparés d’un millier de kilomètres, selon les prévisions météorologiques. Les dommages pourraient être encore plus importants que l’ouragan Irene qui avait tué 47 personnes en 2011.

Plus puissant qu’Irène

Par rapport à l’ouragan meurtrier Irène qui avait touché en août 2011 la côte atlantique et inondé des villes entières, « on attend un impact plus important au niveau de la montée des eaux. Même chose avec le vent », a prévenu James Franklin, du NHC. Les vents soufflent à 120km/h mais devraient se renforcer dimanche et se faire sentir à plus de 700 kilomètres de l’oeil du cyclone… Une pression de 958 hectopascals -la pression atmosphérique normale étant de 1.015 – a été enregistrée par un avion militaire, note le NHC, soit un niveau jamais observé en 60 ans dans la région, selon des météorologues.

Il n’a pas été décidé d’arrêter l’autobus et le métro jusqu’à dimanche. Lors d’une conférence de presse samedi, le maire de NY a déclaré « Nous ne sommes pas en mesure de prendre une décision maintenant (…) je pense qu’il est très important que tous les New-Yorkais sachent que la date critique est demain soir 19 heures. »

Environnement Canada a indiqué samedi matin que le passage de Sandy se traduira d’ici mardi soir par des précipitations de 5 à 10 cm sur l’ouest du Québec ainsi que sur le sud et l’est de l’Ontario. Ces fortes pluies pourraient aussi toucher les Maritimes et se transformer en neige sur l’ouest du Québec, en raison des températures près du point de congélation dans l’environnement de la tempête.

De plus, les vents violents et des pluies torrentielles pourraient affecter l’élection présidentielle le 6 novembre.

L’alerte météo oblige à des changements de programmes pour les candidats à la présidentielle américaine

Obama et le républicain Mitt Romney ont entamé samedi le dernier segment de la campagne présidentielle, à dix jours du scrutin. L’issue du duel dépendra d’une poignée d’États clés**. Mais suite à l’alerte, les deux candidats sont obligés d’ajuster leur horaire de campagne et d’annuler certains événements. Même à cette date tardive dans la campagne, aucun des deux camps ne veut donner l’impression qu’il priorise la politique aux dépens de la sécurité publique.

Le président Obama faisait campagne au New Hampshire samedi. La venue du vice-président Joe Biden dans la région côtière de Virginia Beach, en Virginie, a été annulée. Un courriel informant de l’annulation des activités du vice-président affirme que le changement d’itinéraire a été fait «par excès de prudence afin de s’assurer que tous les services de police locaux et les services d’urgence puissent s’occuper de la sécurité des personnes qui pourraient être touchées par la tempête».

Mitt Romney a également annulé un rassemblement à Virginia Beach prévu dimanche. Son équipe de campagne a affirmé qu’elle envisageait l’annulation de deux autres événements à l’horaire. Aucun des arrêts de campagne de M. Obama n’a été annulé, mais ses déplacements ont été quelque peu modifiés. Son départ pour la Floride, initialement prévu lundi, a été devancé à dimanche soir, afin d’échapper à la tempête. Le gouverneur du New Jersey, Chris Christie, un important partisan de M. Romney, a annoncé qu’il ne voyagerait pas aux côtés du candidat républicain mardi, parce qu’il veut garder un oeil sur la tempête.

Sources : tv5.ca, http://www.nydailynews.com/news/national/sandy-tropical-storm-threatens-east-coast-article-1.1193631#ixzz2AXBQk7RJ

*Sandy se trouvait samedi à 15 heures GMT à 570 kilomètres au sud-est de Charleston (Caroline du Sud) et continuait de monter vers le nord parallèlement à la côte à la vitesse de 15 km/h, selon le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC), basé à Miami.  Le Centre américain de surveillance des ouragans (NHC) indique que la tempête tropicale remonte vers le nord, parallèlement à la côte américaine. Mardi, Sandy devrait se buter contre des fronts froids descendants. La tempête pourrait alors se renforcer et se diriger vers l’ouest, touchant la côte de la Virginie à New York.

** Aux États-Unis, les présidents ne sont pas élus par le vote populaire à l’échelle nationale, mais plutôt par un concours dans chaque État avec un système de vote collégial. Chaque État a droit à un grand électeur pour chacun de ses représentants et sénateurs au Congrès. La capitale, Washington D.C., obtient trois voix. Le gagnant sera celui qui aura obtenu la majorité des voix des 538 grands électeurs.

L’équipe de M. Obama a diffusé samedi une nouvelle publicité télévisée, invitant les Américains à reconsidérer, une fois dans l’isoloir, les intentions de M. Romney de laisser tomber les réformes prévues à Wall Street, de transformer le programme d’assurance-maladie pour les personnes âgées en un système de bons d’échange, de réduire les dépenses en éducation et de baisser les impôts pour les riches. Le message publicitaire sera diffusé en Floride, en Iowa, en Ohio et en Virginie, les principaux États clés.

De son côté, le candidat républicain essaie de transformer la vague d’enthousiasme pour le Parti républicain en une victoire électorale. «Nous défions les sondages et nous tenons bon», a-t-il dit à ses partisans. M. Romney a aussi exhorté ses partisans à donner généreusement au camp républicain afin qu’il puisse poursuivre la lutte.

Affaire à suivre avec l’élection du 6 novembre qui approche à grands pas… Obama et Romney sont toujours au coude-à-coude dans les intentions de vote à l’échelle nationale. Le président sortant semble « statistiquement » mieux placé pour obtenir les 270 voix de grands électeurs nécessaires pour remporter l’élection.