Athenes: la foule en colère contre la venue de Merkel

Mahamo: Les manifestations se radicalisent. L’avenir est il un long passé?

La chancelière allemande est en visite en Grèce ce mardi. Une première depuis cinq ans. Face à la colère des Grecs contre les mesures d’austérité, un important dispositif de sécurité était prévu.

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La chancelière allemande Angela Merkel a souhaité mardi à Athènes que la Grèce reste dans l’euro, lors d’une visite sous haute sécurité, sa première depuis le début de la crise de la dette, marquée par des manifestations contre l’austérité prônée par l’Allemagne, premier bailleur de fonds européen.

« Je veux que la Grèce reste dans l’euro » a déclaré la chancelière lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre grec Antonis Samaras. « Nos discussions montrent clairement qu’il y a en ce moment des progrès tous les jours », a-t-elle ajouté en se déclarant « convaincue que les efforts » consentis par le pays pour se sortir de la crise « en valent la peine ».

Le centre de la capitale grecque était en état de siège, avec plus de 6.000 policiers mobilisés face aux quelque 25.000 manifestants, certains portant des panneaux frappés de la svastika nazie, réunis à Athènes pour protester contre les mesures d’austérité qui étranglent les Grecs depuis trois ans, et dont Mme Merkel est rendue responsable.

A l’arrivée de Mme Merkel à l’aéroport, des milliers de manifestants, parmi lesquels une délégation du parti allemand de gauche radicale Die Linke, étaient rassemblés sur la place Syntagma face au parlement.

« Mal venue », « Dehors les impérialistes », « Non au 4ème Reich »: sur le haut de la place devenue ces dernières années un lieu de ralliement des contestataires de la droite nationaliste et extrême, les panneaux étaient franchement hostiles.

Un homme brandissait même un panneau où les photos de Mme Merkel et des trois Premiers ministres grecs s’étant succédé depuis le début en 2010 de la crise de la dette surmontaient des svastikas, l’emblème nazi.

Le gros des manifestants répondaient à l’appel des deux grandes centrales syndicales du pays, GSEE et Adedy, ainsi qu’au mot d’ordre du principal parti d’opposition, le Syriza de gauche radicale.

Là, les pancartes visaient surtout l’austérité imposée par les bailleurs de fonds du pays: « UE et FMI dehors », résumait l’une.

Sur le pied de guerre, la police a procédé dans la matinée, par précaution, à des interpellations de groupes de jeunes, a constaté un photographe de l’AFP.

La chancelière, dont la dernière venue remonte à juillet 2007, en soutien au conservateur Costas Caramanlis, sera aussi reçue par le chef de l’Etat, Carolos Papoulias, avant de rencontrer avec M. Samaras des entrepreneurs grecs et allemands.

Convoyant un message de soutien au gouvernement, la chancelière avait récemment affiché sa sollicitude envers les Grecs: « Mon coeur saigne » face aux sacrifices imposés, avait-elle dit.

Mais Christina Vassilopoulou, institutrice de 37 ans, est venue manifester mardi « contre les directoires européens où Merkel manipule les autres ». « Avec un master et un doctorat, je touche 900 euros par mois, 400 de moins qu’avant », a-t-elle dit à l’AFP.

Lundi, une grande banderole aux couleurs allemandes déployée face au parlement empruntait à Bertold Brecht: « Angela ne pleure pas, il n’y a plus une miette de pain dans le placard ».

Les créanciers de la Grèce -UE, FMI et BCE- ont maintenu la pression pour qu’elle applique l’austérité en lui donnant, dans la nuit à Luxembourg, jusqu’au 18 octobre au plus tard pour « montrer sa détermination à mettre en place les réformes promises ».

Le chef de file de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a précisé à l’occasion que le pays devait mettre en oeuvre 89 mesures avant le prochain déboursement de 31,5 milliards d’euros.

Mardi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a pour sa part crédité la Grèce devant des eurodéputés de « progrès en matière des réformes nécessaires perceptibles et significatifs », tout en jugeant « clair qu’il faut en faire plus ».

Mais les commentateurs se demandaient mardi si au-delà des mots, un soutien sonnant et trébuchant pourrait être apporté à un pays asphyxié par la récession et le manque de liquidités, où le chômage atteint les 24%.

A Berlin, la presse allemande attribuait à la visite une portée essentiellement symbolique. « La chancelière a pris la décision d’accomplir un acte symbolique et c’est très bien ainsi. La Grèce mérite notre empathie », écrivait le quotidien Die Welt. Le propos a été repris par l’ambassadeur allemand en Grèce Wolfgang Dolt sur la télévision publique Net.

Pour Tagesspiegel, les Grecs n’ont pas de cadeau à attendre de la chancelière car sa ligne n’a pas changé: pas d’aide sans contrepartie.

Vendredi, le Premier ministre grec a indiqué que son pays ne pourrait tenir que « jusqu’à la fin novembre » car « après, les caisses sont vides ».

Mardi matin, une caricature en une du quotidien de centre-gauche Ta Nea le montrait en train de cacher les manifestants sous un tapis rouge, déroulé pour Mme Merkel.

Dans la nuit de lundi à mardi, les sites internet du gouvernement et de la présidence grecs ont subi une attaque des « hackers » Anonymous -un collectif d’internautes- qui ont laissé un message déplorant « l’indifférence » officielle à la paupérisation de la Grèce, après trois ans d’austérité et cinq de récession.

 

sources:  http://www.lepoint.fr/monde/grece-angela-merkel-a-athenes-pour-une-visite-sous-haute-securite-09-10-2012-1515010_24.php

http://www.bild.de/politik/ausland/angela-merkel/kanzlerin-in-griechenland-live-ticker-26617494.bild.html

 

 

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