La poudrière des grèves en Afrique du Sud
JOHANNESBURG, Afrique du Sud – L’Afrique du Sud est touchée depuis deux mois par une vague de grèves sauvages qui a démarré de façon sanglante à la mine de platine de Marikana près de Rustenburg (nord) avant de s’étendre à tout ce bassin minier, puis à des mines d’or et dans un moindre mesure, de charbon.
Des dizaines de milliers de salariés refusaient toujours de reprendre le travail vendredi faute de meilleurs salaires et la situation demeurait tendue.
PLATINE
. Amplats, numéro un mondial du platine (filiale du géant anglo-sud-africain Anglo American, coté à Londres et Johannesburg) : des grèves sauvages bloquent tous les puits du bassin de Rustenburg (province du Nord-ouest) depuis le 12 septembre (28.000 salariés). Les grévistes réclament 16.000 rands mensuels (1.450 euros).
Des violences ont fait au moins six morts cette semaine.
Les arrêts de travail sauvages se sont étendus cette semaine à deux puits exploités dans la province voisine du Limpopo (Union Mine et Bokoni).
. Lonmin (groupe britannique coté à Johannesburg et Londres): l’activité a repris le 18 septembre après six semaines de grève sauvage qui a fait 46 morts. Un accord a concédé 11 à 22% de hausse de salaire.
. Implats, filiale d’Impala (groupe sud-africain coté à Johannesburg et Londres): la direction a accordé 4,8% de hausse de salaire le 27 septembre pour préserver la paix sociale. En février-mars, elle avait déjà accordé jusqu’à 18% de hausse après une grève sauvage de six semaines qui avait fait trois morts.
OR:
Dans ce secteur, les mines sud-africaines sont liées par un accord de branche négocié par le syndicat national NUM jusqu’en juin 2013.
La Chambre des mines a cependant accepté mercredi de réviser les salaires et devrait faire une offre mardi prochain.
. Gold Fields (groupe sud-africain coté à Johannesburg et New York): les 15.000 mineurs de Kloof-Driefontein Complex West (KDC West) à Carletonville près de Johannesburg ont débrayé le 9 septembre, rejoints le 21 septembre par la mine de Beatrix qui compte 9.000 mineurs (province de l’Etat libre, centre).
La situation s’est tendue depuis mardi soir à Carletonville après la décision de la direction d’expulser les grévistes de leurs foyers d’hébergement.
Les grévistes réclament 12.500 rands mensuels (1.118 euros)
. Gold One (groupe coté à Johannesburg et Sydney, contrôlé par des capitaux chinois): une grève sauvage pour les salaires a démarré lundi sur le site d’Ezulwini qui emploie 1.800 mineurs près de Johannesburg. La direction a suspendu 1.300 à 1.400 mineurs, qui doivent comparaître en conseil de discipline.
. Harmony Gold (groupe sud-africain coté à Johannesburg et New York): l’accès de la mine de Kusasalethu dans le West Rand, près de Johannesburg, était bloqué jeudi par des piquets de grève. Le mouvement a démarré mardi et est largement suivi parmi les 5.400 mineurs.
. AngloGold Ashanti (groupe sud-africain coté à Johannesburg, New York, Londres, Sidney et Accra): 24.000 mineurs du site de Mponeng (province du Nord-Ouest) ont débrayé et demandent 12.500 rands mensuels.
AUTRES MINES
. Samancor (groupe sud-africain coté à Johannesburg): le site de Western Chrome Mines (WCM) qui extraie du chrome à Mooinooi, près de Marikana (province du Nord-Ouest) est affecté par une grève sauvage depuis le 14 septembre.
. Kumba Iron Ore, filiale d’Anglo American: la mine de fer de Shishen (province du Cap du Nord) est partiellement affectée depuis mercredi par une grève sauvage menée par environ 300 salariés, ne se réclamant d’aucun syndicat.
. Petmin (groupe sud-africain coté à Johannesburg): la mine de charbon de Somkhele dans le Kwazulu-Natal est affectée depuis le 28 septembre par une grève sauvage de 345 mineurs employés, aujourd’hui menacés de licenciement. Un vigile a été tué à la machette mercredi, selon la police. Des négociations sont en cours selon la direction.
. Coal of Africa (groupe sud-africain coté à Johannesburg et Sidney): la mine de charbon de Mooiplaats (province du Mpumalanga) est affectée par une grève légale depuis le 25 septembre.
AUTRES SECTEURS
. Environ 20.000 routiers ont lancé le 24 septembre une grève nationale à l’appel de leur syndicat, le Satawu, qui négocie les augmentations de salaires pour 2013 et 2014, exigeant 12% de hausse contre environ 8,5% proposés par le patronat. La grève a commencé à affecter l’approvisionnement de stations essence.
source: http://www.afriqueexpansion.com/aem-afp/5324-la-poudriere-des-greves-en-afrique-du-sud.htm