le scandale du Mediator risque de tourner court
Mahamo: Le lobby pharmaceutique plus forts que la justice?
Plus de 85% des dossiers de victimes présumées du Mediator sont jugés irrecevables par les experts du ministère de la Santé. Preuve que le scandale se dégonfle ou nouvelle affaire dans l’affaire?
La donne est-elle en train de s’inverser dans le dossier du Mediator? Ce médicament antidiabétique, prescrit très souvent depuis plusieurs décennies comme coupe-faim pour des cures d’amaigrissement, est accusé d’avoir provoqué 500 morts et des milliers de pathologies cardiaques. Or, selon nos informations, 86% des dossiers de malades déjà examinés par le collège d’experts de l’Oniam (Office national d’indemnisation des accidents médicaux) ont été jugés « sans lien de causalité » entre la prise de ce qui était un des produits phares des laboratoires Servier et la maladie.
Il reste des milliers de dossiers à examiner
Sur les 831 dossiers médicaux sur lesquels se sont penchés les experts depuis septembre 2011, 712 ont été rejetés et 112 jugés recevables. Dans 7 cas, les patients ont renoncé aux poursuites. Dans les cas où le lien de causalité a été reconnu, les experts ont en outre retenu une incapacité très faible, puisque limitée en majorité entre 5 % et 10%. « Ces données confirment que le risque de problème valvulaire lié à la prise du Mediator est rare et que, lorsqu’il y a un effet, il est peu important dans la majorité des cas », se réjouit Lucy Vincent, la porte-parole de Servier, d’où vient de partir le premier chèque d’indemnisation.
Le scandale du Mediator, déclenché en 2010 par le livre brûlot d’Irène Frachon, médecin au CHU de Brest, est-il alors destiné à faire pschitt? Le fondateur du groupe aurait-il été mis en examen pour « tromperie » trop vite?
Du côté de l’Oniam, on se veut plus nuancé. « Il nous reste quelques milliers de dossiers à examiner. Il est donc trop tôt pour établir un bilan. Il est vrai cependant que la situation est plus compliquée que prévu », explique Eric Rance, le directeur de l’Oniam, qui dépend du ministère de la Santé.
Les exigences et les critères de sélection de l’Office national semblent être drastiques. Déçus, des malades craignent que leur sort ne rejoigne celui des victimes de l’amiante, dont la plupart attendent encore d’être indemnisées. Le commencement d’un nouveau scandale dans le scandale?
source http://www.leparisien.fr/societe/sante-le-scandale-du-mediator-risque-de-tourner-court-03-10-2012-2200509.php