Un ex-trader fustige les transactions à haute fréquence devant le Congrès
Windshift : le High Frequency Trading utilise des programmes informatiques pour réaliser des centaines de milliers de transactions chaque jour, soit 60% des volumes échangés aux Etats-Unis…Il s’agit bien sur d’une pratique peu régulée 😉
Un ancien trader devenu consultant, David Lauer, a fustigé jeudi devant une commission sénatoriale les transactions à haute fréquence qui, selon lui font courir des risques élevés aux marchés boursiers.
David Lauer a rappelé que le trading à haute fréquence (high frequency trading, HFT), qui repose sur des transactions effectuées parfois à la nanoseconde, avait été reconnu comme largement responsable du « krach éclair » du 6 mai 2010, au cours duquel la Bourse de New York avait perdu près de 10% en quelques minutes avant de rebondir.
Les régulateurs des marchés américains, la SEC et la CFTC, avaient mis en cause un algorithme de ventes, processus informatique complexe permettant une vente massive en quelques minutes.
« Quiconque essaie de minimiser le rôle du HFT dans le krach éclair soit n’était pas sur le parquet ce jour-là, soit a intérêt à maintenir le status quo de non-réglementation » de ces méthodes, a-t-il souligné, selon le texte de son intervention devant la Commission bancaire du Sénat, mis en ligne sur son site (http://banking.senate.gov).
Si cet incident était survenu au moment de la clôture, il se serait traduit par un exode de milliards de dollars des places boursières américaines avec des conséquences économiques importantes, a estimé M. Lauer.
« Les marchés d’actions américains sont en difficulté. Nous traversons vraiment une crise », a-t-il affirmé, ajoutant que les dernières dix années ont été marquées par une forte fragmentation des intervenants financiers et la montée en force des traders à haute fréquence.
« La complexité est devenue la norme du nouveau paysage électronique, que ce soit par la multiplication des intervenants ou par l’utilisation d’algorithmes poussés (…). Tandis que les systèmes complexes peuvent fournir des solutions élégantes pour des problèmes insolubles du monde réel, ils peuvent aussi mal tourner de façon inattendue », a insisté M. Lauer.
L’ex-trader, aujourd’hui consultant dans une société de conseil, qui recommande de contrôler plus étroitement ce type de transactions et de les taxer. Mais il a souligné que le secteur se montrait très rétif à tout renforcement de la supervision et de la réglementation.
Les traders vont toujours argumenter qu’ils « ne peuvent pas fonctionner avec de (nouvelles) règles, qu’ils vont faire faillite », mais « j’ai plus foi dans leurs capacités qu’eux-mêmes », a-t-il conclu en ironisant.