Ces paysans condamnés pour avoir fauché l’OGM NK 603
Il avait participé au fauchage d’une parcelle de maïs transgénique NK 603 dans la Vienne. Ce même maïs OGM pointé du doigt aujourd’hui pour ses effets toxiques par l’étude de Gilles-Éric Séralini et du Criigen. Une lettre sous scellé est parvenue le 14 septembre au domicile de François Dufour, producteur de lait dans la Manche, militant de la Confédération paysanne et élu régional.
L’agriculteur vient de recevoir l’ordre par huissier de verser 41 000 euros à Idémaïs, une petite société qui menait les essais pour le compte de la multinationale Monsanto. « Cette parcelle-là avait été déclarée illégale par le Conseil d’État quelques semaines après le fauchage », souligne François Dufour.
Lorsque la Cour d’appel de Poitiers rejuge les faits en février 2012, la Cour européenne de justice de Luxembourg et le Conseil d’État viennent d’invalider le moratoire sur les cultures OGM. François Dufour, vice-président Vert du conseil régional de Basse-Normandie, est alors condamné à une amende, en compagnie de son collègue José Bové, eurodéputé (EELV). Avec les sept autres faucheurs volontaires, « nous devons plus de 170 000 euros à Monsanto », confirme t-il. Malgré le pourvoi en cassation, les dommages-intérêts ne sont pas suspensifs.
La publication de l’étude scientifique indépendante menée par Gilles-Éric Séralini conforte les faucheurs volontaires. « Il est clair que nous avions raison depuis le début de mener ce combat là contre ces plantes à poison, confie t-il àBasta !. Heureusement qu’il y a des scientifiques résistants et honnêtes, au service de la société ». A ses yeux, la simple application du principe constitutionnel de précaution impose une interdiction immédiate des produits incriminés, jusqu’au résultat d’études exhaustives sur le sujet. « En tant que paysan, mon rôle est de nourrir, pas d’empoisonner ! »