Manifestation européenne pour défendre « une agriculture paysanne »
Ils étaient environ 300 manifestants, accompagnés de tracteurs ou de vélos, à participer à la « Good Food March« . Ils se sont rassemblés devant la Commission européenne, où une délégation a été reçue par le Commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos.
Une autre agriculture
« Nous avons fait 900 km à vélo depuis Munich pour demander aux responsables européens de défendre une réforme de la Politique agricole commune (PAC) qui soutienne les vrais paysans et non les lobbies agroalimentaires« , a raconté une éleveuse allemande de chèvres, Regina Holloh.
« On veut une régulation de la production. Dans le monde financier, on a quitté la régulation et on a vu quelle misère cela a donné« , a pour sa part réclamé Erwin Schöpges, au nom de l’association européenne des producteurs de lait EMB.
Pour l’association d’agriculteurs Fugea, il est temps de revenir « aux fondamentaux de la PAC » : revenus décents pour les agriculteurs, développement des zones rurales et prix justes pour les consommateurs.
Prendre conscience de la gravité de la situation
La « Good Food March » est partie de Munich, Groningen, Calais ou du Pays basque, à l’appel de nombreuses ONG, comme Via Campesina. Les manifestants veulent en faire « la première marche citoyenne concernant la PAC« , dont la réforme est actuellement en discussion à Bruxelles.
« Il est temps que nos responsables prennent conscience de la gravité de la situation. Une ferme disparaît toutes les deux minutes en Europe et, à ce rythme, c’est tout le monde paysan qui est menacé« , a annoncé Xavier Delwaert, l’un des coordinateurs.
Pour lui, la manifestation, d’ampleur assez limitée, « aurait rassemblé plusieurs milliers de personnes il y a quelques années » sans « la démobilisation des agriculteurs, qui sont épuisés« .
Parti du parc du Centenaire, le cortège a rejoint le siège du Parlement européen à Bruxelles. Le Commissaire européen à l’Agriculture, qui a rencontré une délégation de manifestants, a insisté sur la complexité du dossier. Selon lui, la Commission n’a pas le pouvoir de régler à elle seule tous les problèmes liés à la PAC.