Le maïs OGM se trouve déjà dans les assiettes des Européens
Depuis le début des années 2000, le maïs NK603 de Monsanto est autorisé dans l’Union européenne aux fins d’utilisation dans l’alimentation animale et de traitement industriel.
Depuis 2005, la mise sur le marché d’aliments et d’ingrédients alimentaires issus de cet OGM est également autorisée.
Les produits contenant des OGM, tels les popcorn, sont étiquetés de façon à ce que le consommateur sache s’il consomme des OGM ou non.
Mais, avertit Maurice Losch, de Greenpeace, ce n’est pas le cas quand, par exemple, l’OGM est présent dans l’alimentation animale. « Si la vache mange des OGM, ce ne sera pas écrit sur le lait ou la viande. Or, dans la nourriture du bétail (sauf dans l’agriculture biologique), il y a des matières fourragères (soja, maïs…) importées d’outre-mer, dans lesquelles il y a des OGM« .
Philippe Baret, professeur de génétique à l’UCL, était l’invité du chat de la rédaction. Il relativise le danger. « Le lien entre consommation d’OGM par les animaux et santé sont très peu probables et n’ont jamais été démontrés. Par contre en choisissant de nourrir les animaux avec des aliments OGM produit en Amérique du sud, nous contribuons au développement de potentiels problèmes de santé liés aux herbicides dans les populations de ces pays. C’est donc un choix de modèle d’agriculture que nous faisons« .
En Europe, le maïs NK603 n’est pas autorisé à la culture. « Le risque des OGM qui sont cultivés dans nos champs est qu’ils risquent de contaminer l’environnement », explique Maurice Losch, qui précise qu' »actuellement, au niveau de l’Europe, il y a une vingtaine d’OGM qui sont dans la procédure d’autorisation à la culture. Il y en a six ou sept qui pourraient être autorisés dans quelques mois« .
Des évaluations contestables
L’étude française montre que le maïs OGM NK 603 et l’herbicide Roundup, auquel il résiste, sont très toxiques. Les rats testés ont tous été victimes de lourdes pathologies, dont des tumeurs.
Pourtant, la Commission européenne, dans un communiqué datant de 2004, indiquait qu’il était sans danger : « Le maïs NK603 a fait l’objet d’évaluations approfondies visant à déterminer l’absence d’effets néfastes sur la santé publique sur la base des lignes directrices internationales. L’Union européenne applique l’un des systèmes de sécurité les plus rigoureux pour ce qui concerne les OGM ».
Un système de sécurité que remet en question Philippe Baret : « Le cadre d’évaluation appliqué par les autorités sanitaires est défini par la négociation : il est basé sur l’équivalence en substance (on considère que seule la molécule nouvelle doit être testée car la plante est ‘équivalente’, ce qui n’est pas scientifiquement prouvé, selon Philippe Baret, NDLR) et sur des données qui proviennent des firmes. C’est un choix politique de la Commission européenne qui limite très fort les possibilités d’investigation des scientifiques« .
Cette nouvelle étude devrait offrir de nouvelles perspectives…