Portugais et Espagnols dénoncent en masse la rigueur imposée
La péninsule ibérique en colère samedi. Le Portugal et l’Espagne ont dénoncé en masse la rigueur imposée par leur gouvernement. Des centaines de milliers de personnes ne veulent pas perdre espoir.
Plus de 100 000 personnes à Lisbonne ont dit « non ». « Non » au FMI, le fonds monétaire international et « non » au gouvernement actuel. Sous un slogan bref et évocateur: « Le FMI, dégage, c’est faim et misère ». Le gouvernement était invité à suivre le même chemin: la sortie.
Voici plus d’un an, le Portugal a obtenu une aide de 78 milliards d’euros du FMI et de l’Union européenne. Mais il fallait une contrepartie: la réduction du déficit. Du coup, réduction des dépenses publiques, augmentation des impôts. Le chômage dépasse à présent les 15%. Et ce n’est pas fini. Le taux des cotisations sociales sur les salaires pourrait passer de 11 à 18%. Ce qui provoque d’ailleurs des tensions au sein de la majorité.
Le cortège à Lisbonne est d’ailleurs passé devant les bureaux du FMI. Une façade redécorée par les manifestants par des jets de tomates et de bouteilles.
Il y avait un monde fou également dans les rues de Madrid. Mêmes raisons, mêmes slogans, résumés par un « No » brandi à tour de bras. Des citoyens de tout le pays sont venus crier leur lassitude de la rigueur. De nombreux Andalous notamment. Un tiers de la population y est au chômage. Et en Espagne comme au Portugal, la rigueur est loin d’avoir dit ses derniers mots.