La Grèce veut faire payer l’Allemagne pour les dommages infligés par les nazis
La Grèce s’est dotée d’un « groupe de travail » pour éplucher ses archives en vue de chiffrer le montant des réparations pour crimes nazis qu’elle pourrait réclamer à Berlin, a annoncé lundi le ministère des Finances.
Les quatre membres de ce groupe, placé sous la tutelle de la comptabilité nationale, devront remettre leur copie au plus tard à la fin de l’année, a précisé le ministère dans un communiqué. Le ministre-adjoint aux Finances, Christos Staïkouras, avait évoqué au début du mois la constitution de cette équipe, en réponse à une question parlementaire de l’opposition populiste de droite, les Grecs Indépendants.
La Grèce a toujours affirmé ces dernières années se réserver le droit de revendiquer des réparations à l’Allemagne, d’un montant estimé à quelque 7,5 milliards de dollars, estimant avoir été lésée dans les négociations internationales menées dans les années 50 sur la réparation des dommages infligés par le régime nazi et le remboursement du prêt qu’elle avait été obligée de lui consentir. « Cette question est toujours en suspens (…), la Grèce n’a jamais démissionné de ses droits », avait réitéré M. Staïkouras devant le parlement, alors que Berlin estime le dossier clos depuis longtemps.
La question des réparations allemandes est régulièrement reposée par l’opposition, tant de la gauche radicale Syriza que de la droite populiste, alors que l’Allemagne est rendue responsable par de nombreux Grecs des rigueurs de la cure d’austérité imposée au pays pour parer à la crise.