Les nouveaux tarifs de l’énergie ajustés grâce au flicage fiscal
Bercy is watching you » : dès le début 2013, les opérateurs comme EDF, Poweo, GDF, recevront directement des données collectées par l’administration afin d’ajuster la tarification des clients selon des critères « personnalisés ».
Les demandes de renseignements émanant des « vérificateurs » du fisc devraient donc croître et se multiplier dans les mois qui viennent. On assiste à la soviétisation rampante des prix de l’eau et de l’énergie.
Officiellement, le texte de loi sur la tarification progressive de l’énergie présenté le 5 septembre par le député PS François Brottes, vise à « responsabiliser la consommation » et à « aider 8 millions de Français en situation de précarité énergétique ». Si le calendrier est respecté, la nouvelle tarification s’appliquera dès 2013.
Sous prétexte d’écologie, ce nouveau texte revient à taxer les ménages en fonction du degré de confort auquel ils prétendent. Fini l’anonymat. La nouvelle tarification s’étagera selon des seuils, fixés à partir de différents paramètres : nombre d’occupants du logement, localisation, mode de chauffage, diagnostic thermique, etc.
En fonction de ce bilan chaque bien se verra attribuer un « forfait de nécessité » permettant à ses occupants de se chauffer et de s’éclairer ad minima. Au-delà, plus les ménages consommeront, et plus ils paieront.
Tout laisse à penser que ce dispositif pénalisera surtout les classes moyennes. Ainsi, les personnes âgées vivant seules dans un grand logement ne disposeront que d’un faible quota d’eau de gaz, et d’électricité. Tout dépassement de ce seuil de « nécessité », par exemple lors de l’utilisation de chauffage d’appoint, fera bondir la facture.
Comment ces paliers seront-ils modulés ? À partir de quand considérera-t-on que la consommation d’énergie dépasse la « nécessité », ou même le « confort » pour virer au « gaspillage » ? Quelle sera l’importance des « bonus/malus » énergétiques ?
On est en train de créer une autre usine à gaz à la française, soulignent certains fournisseurs en notant que la complexité du dispositif et sa faible lisibilité risquent de le transformer en bouteille à encre pour le consommateur.
La nouvelle loi risque d’avoir des effets pervers : ainsi, une famille vivant dans un logement mal isolé, et consommant beaucoup d’énergie se verra matraquée. Et ce, même si elle n’a pas la capacité financière pour réaliser des travaux d’isolation dont le total peut représenter plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Le texte sera examiné en octobre ou au début du mois de novembre avec entrée en vigueur partielle dès sa promulgation.
A priori, rien de bon n’est à en attendre puisque, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), les dépenses que les foyers acquittent au nom de l’énergie augmenteront de 30% d’ici à 2016.