Moins d’eau pour cultiver plus et nourrir 9 milliards de Terriens

Pendant la semaine internationale de l’eau qui s’est déroulée dans la capitale suédoise, experts, entreprises et ONG ont montré que l’adoption de techniques de planification de l’exploitation des ressources hydrauliques permettait de faire face aux besoins alimentaires croissants.

L’Université de Cambridge a ainsi créé avec PepsiCo, i-crop, une plate-forme complète qui permet aux cultivateurs de déterminer avec précision l’irrigation nécessaire à leurs champs grâce à la collecte sur Internet de différentes données, notamment météorologiques et sur l’état de la terre. Le programme, lancé en 2010, se met à jour tous les quarts d’heure. Il a permis de diminuer de 8% l’utilisation d’eau et d’augmenter de 13% la production de pommes de terre.

I-crop présente « un intérêt mondial pour la sécurité alimentaire », a indiqué à l’AFP Ian Hope-Johnstone, directeur du département Agriculture durable de PepsiCo.

Utilisé actuellement pour la culture de pommes de terre, principalement en Europe occidentale, le programme pourrait être adapté aux pays en voie de développement. « Il y a une occasion » à saisir, a pour sa part confirmé un professeur de Cambridge chargé du programme, David Firman.

Certaines composantes d’i-crop devront être adaptées aux conditions climatiques, aux types de cultures et à la nature des terres, et les zones voulant recourir au programme devront être équipées d’infrastructures suffisantes, a toutefois précisé l’universitaire.

Le Stockholm Environment Institute vient pour sa part de mettre au point un système, ECONWEAP, qui adapte l’offre hydraulique aux besoins de l’agriculture. Il permet d’optimiser la répartition de l’eau dans un champ en fonction des variations des températures et des précipitations. « ECONWEAP garantit que les choix de consommation d’eau sont compatibles avec l’offre actuelle dans chaque région au cours de l’année – mais il attribue aussi l’eau selon le modèle hydrologique afin de maximiser les avantages socio-économiques », a écrit une des responsables du projet, Laura Forni. Actuellement utilisé en Californie, il est transposable dans n’importe quel bassin.

Dans les pays en voie de développement, la mise en place de tels programmes n’est possible que si les gouvernements sont présents, a souligné à l’AFP un responsable de l’ONG WaterAid, Dave Hillyard.

Au Burkina-Faso, l’implication de l’Etat dans la gestion des ressources en eau vise à améliorer l’agriculture et la vie des cultivateurs. « Nous essayons de montrer aux agriculteurs que, outre [l’adoption de] techniques, ils doivent utiliser l’eau de manière plus efficace (…) et améliorer la manière dont ils cultivent », a déclaré le ministre burkinabé de l’Agriculture, de l’Eau et de la Pêche Laurent Sedego.

Source : http://www.levif.be/info/actualite/sciences-et-sante/moins-d-eau-pour-cultiver-plus-et-nourrir-9-milliards-de-terriens/article-4000171282713.htm